Devant la méconnaissance du secteur des complémentaires santé, Frédéric Bizard, maître de conférences à Sciences Po Paris, a disséqué les contrats de trente mutuelles lors d’une enquête menée entre janvier et mars 2013. Le résultat : un livre de 170 pages* réalisé avec le soutien de l’Union des chirurgiens de France (UCDF). L’économiste de la santé a comparé les devis des organismes pour 3 profils (un célibataire de 35 ans, un couple de 45 ans avec deux enfants et un couple de 65 ans). Tableaux de garantie incompréhensibles, impossibilité de comparer le rapport qualité-prix des contrats, absence d’explication sur les spécificités des offres, opacité des conditions commerciales... l’auteur pointe les dysfonctionnements d’un secteur qui monte en puissance (loi sur les réseaux, contrats responsables...).
« Les contrats ne permettent pas de couvrir les risques de façon satisfaisante », analyse Frédéric Bizard. Selon les calculs de l’économiste, la perte moyenne sur 5 ans pour le célibataire de 35 ans est de 1 939 euros (primes moins remboursements) tandis qu’elle s’élève à 5 500 euros pour les deux couples de 45 et de 65 ans pris en exemple. « Les complémentaires concentrent leurs remboursements sur les tickets modérateurs et les soins non essentiels à la santé et elles se retirent des compléments d’honoraires », affirme Frédéric Bizard, pour qui la généralisation de la complémentaire santé voulue par François Hollande pour 2017 est un « non-sens économique et social dans l’état actuel du marché ».
* « Complémentaires santé : le scandale ! », éditions Dunod.
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