Les représentants des libéraux de santé se réunissent à nouveau ce mercredi, au siège de la CNAM, pour le troisième et dernier round de discussions préalables à l’ouverture des négociations proprement dites sur les nouvelles rémunérations des équipes de soins de proximité.
À cette occasion, MG France pose de nouveaux jalons face au « risque de détournement » qui guette selon lui cette négociation interprofessionnelle.
Le syndicat de médecins généralistes établit un état des lieux des expérimentations des nouveaux modes de rémunération (ENMR), en réponse à celui dressé par le directeur de l’assurance-maladie Frédéric van Roekeghem lors de la précédente réunion.
L’un des enjeux de la négociation sera en effet de parvenir à créer un dispositif pérenne pour prendre le relais de ce cadre expérimental, qui s’achève en décembre 2014.
147 projets sont aujourd’hui financés dans ce cadre expérimental et 168 nouveaux projets seront retenus en 2014 par les agences régionales de santé au lieu des 150 annoncés. Pour MG France, ces chiffres démontrent l’efficience et le dynamisme des quelque 400 équipes de professionnels de santé, dont « l’avenir est suspendu au résultat de la négociation ». Haussant le ton, le syndicat interroge : « Quelle position défendra l’assurance-maladie ? La sienne ou celle des soins primaires ? »
Coordination à trois dimensions
Le président de MG France, le Dr Claude Leicher, espère que la coordination libérale s’articulera autour de trois dimensions : le patient lui-même, la patientèle du médecin traitant et la population d’un territoire. « Cette dernière dimension est insuffisamment prise en compte dans l’appel d’offres 2014, ce qui devra être corrigé dans la négociation », prévient le syndicat. Le travail coordonné de groupes de professionnels de santé est cité en exemple tels ceux du pays de Beaune (Côte-d’Or), de Val-de-Reuil (Eure), d’Ifs (Calvados) ou de Mayenne.
MG France appelle Marisol Touraine à « assumer ses choix » afin de mettre en place une négociation pluriprofessionnelle « qui réponde clairement à son objectif politique, l’organisation de soins primaires efficients en équipe sur chaque territoire ».
Une discussion clé pour les maisons, pôles et centres de santé
La Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS) et la Fédération nationale des centres de santé (FNCS) sont directement concernées par les discussions sur les nouvelles rémunérations collectives. Les structures d’exercice regroupé souhaitent que cette négociation « d’une grande importance » permette la « reconnaissance » des équipes déjà formalisées juridiquement tout en « motivant » de nouveaux professionnels à s’engager dans le travail coordonné. Le résultat des discussions « sera le signe de la volonté des décideurs politiques et des payeurs d’orienter la réorganisation des soins de premier recours vers la pratique d’équipes regroupées, gage de qualité des soins de ville et de maîtrise des dépenses » , assurent les deux fédérations.
Quatre généralistes font vivre à tour de rôle un cabinet éphémère d’un village du Jura dépourvu de médecin
En direct du CMGF 2025
Un généraliste, c’est quoi ? Au CMGF, le nouveau référentiel métier redéfinit les contours de la profession
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur