L’UNOF, branche généraliste de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), demande à sa centrale de ne pas signer d’accord sur la rémunération sur les équipes de soins avec l’assurance-maladie (CNAM) sans avoir obtenu au préalable des garanties financières sur la revalorisation de la médecine générale, exercée en coordination avec les autres professions de santé.
« Nous nous opposons à ce que la CSMF signe un accord pluriprofessionnel si nous n’obtenons pas satisfaction sur nos demandes monoprofessionnelles, par un avenant à la convention médicale », a déclaré ce mercredi le Dr Luc Duquesnel, président de l’UNOF-CSMF, lors d’une conférence de presse tenue simultanément à l’ouverture des négociations pluriprofessionnelles sur la coordination libérale, au siège de la CNAM.
L’UNOF souhaite obtenir des mesures concrètes pour la médecine générale avant le 25 septembre, date à laquelle est espéré un accord entre 17 professions de santé et l’assurance-maladie. « Le directeur de l’assurance-maladie est au courant de nos requêtes depuis la semaine dernière et nous en avons fait part ce matin au cabinet de la ministre de la Santé », précise le Dr Dusquenel.
Le syndicat de généralistes souhaite que « 100 % des médecins généralistes » soient récompensés pour leur travail en équipe. Pour ce faire, l’UNOF émet une série de propositions.
Rémunérer selon les compétences
L’UNOF souhaite que les compétences professionnelles de chacun soient prises en compte dans la création d’un nouveau forfait pour les équipes de soins de proximité.
Ce(s) forfait(s), en discussion à l’assurance-maladie (et dont on ignore toujours leur montant) serait partagé en deux, sur le modèle des programmes d’accompagnement à domicile des personnes âgées PAERPA : une partie rémunérerait la coordination, l’autre la prise en charge. « Nous craignons que l’assurance-maladie ne cède à la demande des paramédicaux et n’octroie la même somme à tous les professionnels, indique le Dr Duquesnel. Or, le médecin généraliste qui suit un diabétique va appeler un cardiologue, écrire à un ophtalmologue, envisager une ponction rénale, prescrire, organiser le plan de soins annuel (le PPS), tandis que l’infirmière va faire des soins à domicile. Les compétences sont différentes, la rémunération doit donc l’être aussi ».
Des bonus pour la coordination
L’UNOF milite également pour un financement de la coordination entre le premier et le second recours, par une extension de la majoration d’urgence (22,60 euros) appliqués uniquement en cas de visite à domicile, à la consultation. « Une urgence au cabinet médical peut nécessiter un appel au cardiologue, un avis psychiatrique. Cette coordination doit être rémunérée, insiste le Dr Duquesnel. Il faut inciter les médecins traitants à faire ces efforts, d’autant que cela évite d’envoyer les patients aux urgences ou à l’hôpital, prises en charge somme toute bien plus onéreuses ».
Afin de rémunérer la coordination médicale libérale et le rôle du médecin traitant, l’UNOF réclame l’application de la majoration de coordination du généraliste (MCG) de trois euros pour tout adressage à un médecin spécialiste, volet médical de synthèse joint, à laquelle pourrait s’ajouter une majoration complémentaire pour les patients souffrant de polypathologies.
L’UNOF suggère également la création de majoration de coordination en cas de demande d’avis spécialisé psychiatrique en urgence et en cas d’hospitalisations psychiatrique en urgence, à la demande d’un tiers ou d’office.
Le syndicat propose enfin qu’une ligne sur l’organisation du cabinet soit ajoutée à la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) afin de financer le secrétariat médical, élément clé dans la coordination des soins. Un tiers des médecins en sont dépourvus, précise l’UNOF. L’ouverture des dossiers médicaux partagés gérés par le médecin traitant (qui obtiendrait pour cela une rémunération) et la mise en place « immédiate » du volet médical de synthèse est le dernier élément essentiel à une meilleure coordination dans la prise en charge pluriprofessionnelle des patients.
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