La visite par Emmanuel Macron d'une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) à Bourganeuf, dans la Creuse, département particulièrement touché par la pénurie médicale, n'a guère rassuré le Syndicat des médecins libéraux (SML), qui y voit un soutien un peu trop explicite aux structures collectives administrées.
Leur multiplication ne constitue pas « une solution favorable au problème de la désertification médicale », recadre le SML. Le syndicat présidé par le Dr Philippe Vermesch a toujours été critique vis-à-vis d'organisations – maisons de santé, CPTS – vécues « comme des technostructures suradministrées et complexes ». Pis, « ces MSP promues par le gouvernement depuis cinq ans induisent souvent de nouvelles zones sous-dotées par l’aspiration et la concentration des ressources médicales jusqu’alors réparties sur un territoire ».
Usines à gaz
À la place de « ces usines à gaz administratives », le SML mise sur un « bouquet de solutions » permettant d'ancrer les médecins sur les territoires fragiles. En pôle position figure « la multiplication des stages d'internat en cabinet et pour toutes les spécialités ». Un « compagnonnage étudiants/médecins libéraux » devrait être créé dès la 3e année des études médicales.
Et pour sécuriser les conditions d’installation des jeunes médecins, la création d'un « contrat de solidarité de succession active » faciliterait « la transition entre le médecin sortant en retraite active et son successeur pendant un an ».
Avocat de l'entreprise médicale libérale, le SML souhaite que les praticiens qui ne sont pas engagés dans une forme figée d'exercice coordonné (MSP, centres de santé, CPTS) puissent eux aussi bénéficier d'aides conventionnelles. Dans ce cadre, derrière l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS), le syndicat pousse la Cnam à reconnaître les équipes de soins coordonnées autour du patient (Escap), une forme simplifiée et souple de coordination interpro. Le SML demande au passage de revoir le calcul des zones éligibles aux aides à l’installation.
Revoilà le « médecin volant »
Signataire de l'avenant 7 sur les assistants médicaux, le SML veut aller plus loin, souhaitant que tous les médecins puissent bénéficier demain d'« un assistant médico-technique », comme c’est le cas dans certains pays européens.
Et pour aller vers les populations les plus isolées, le SML appelle de ses vœux des cabinets mobiles et autres bus médicalisés animés par des praticiens libéraux. Autre idée relancée : inciter les médecins à exercer quelques jours par an dans ces territoires fragiles ou isolés selon le concept du « médecin volant », testé à Belle-Île-en-Mer. Ce dispositif imaginé par le syndicat permettait de faire des vacations ponctuelles sur un autre site tout en se faisant remplacer dans son cabinet habituel.
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