Quelques jours avant le premier tour de la présidentielle, la conférence nationale des URPS médecins libéraux (CN URPS ML) a exposé une propre feuille de route pour « sécuriser l'exercice libéral », le rendre plus attractif et conforter la place des Unions dans le contexte post-Covid.
Elle propose en premier lieu que chaque URPS élabore avec l'agence régionale de santé (ARS) et le conseil régional un « programme régional d’attractivité médicale pour l’installation », dans lequel toute coercition serait bannie. « Il s'agit d'un ensemble d'actions pour faciliter l'installation des praticiens comme l'hébergement, l'emploi pour le conjoint, l'école pour les enfants », illustre le Dr Antoine Leveneur, président de la conférence des URPS ML et généraliste normand. La conférence suggère de rendre obligatoire « six mois de stage pour les internes et deux mois pour les externes, en structures libérales de premier et second recours ».
La réponse structurée aux soins non programmés (SNP), en journée ou aux horaires de permanence des soins, est aussi au menu. Or, selon le Dr Leveneur, les futurs services d'accès aux soins (SAS) peinent à démarrer en raison d'un « cadre réglementaire national trop rigide » et d'une « incitation financière insuffisante pour convaincre les médecins libéraux à y participer » . La conférence propose que les URPS soient « impérativement » associées dans la construction des SAS ainsi qu'une meilleure rémunération pour les effecteurs et régulateurs. Il convient aussi d'étendre le samedi matin à la période de PDS-A.
Pas de télécabines commerciales
Tirant les leçons de l'épidémie, la conférence revendique une place active de chaque URPS en période de crise sanitaire. « Nous demandons un plan blanc ambulatoire », avance le Dr Leveneur, également président de l'URML Normandie. Même rôle actif exigé sur les choix de télémédecine. « Nous sommes furieux contre les mairies qui veulent implanter des télécabines reliées à des plateformes commerciales », résume le généraliste.
Côté gouvernance enfin, les Unions doivent jouer un rôle territorial central pour les questions relatives à la médecine libérale (offre de soins, gardes, installation, etc.). « Ce rôle n'est pas effectif dans toutes les régions, déplore le Dr Leveneur. On voit des projets farfelus émerger avec la bénédiction de certaines ARS. Il est temps de renverser la vapeur ». Pour cela, les URPS souhaitent intégrer la gouvernance des ARS en siégeant au sein de leur conseil de surveillance, et que soient fixées deux rencontres par an entre les représentants de la conférence des URPS ML et celle des DG d'ARS.
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