LES 1000 PREMIERS candidats classés aux dernières épreuves classantes nationales (ECN) ont opté la semaine dernière pour leur spécialité d’internat et leur ville d’affectation. Ils ont choisi majoritairement des spécialités techniques ou médico-techniques, les plus rémunératrices en milieu libéral selon les statistiques publiées par les AGA. Ainsi, l’ophtalmologie, la radiologie, la cardiologie et la néphrologie ont été quatre des disciplines les plus rapidement pourvues par les internes les mieux classés. Plus de la moitié des postes ouverts dans ces spécialités ont trouvé preneurs dès la deuxième journée d’affectation.
En revanche, plusieurs filières moins lucratives ont rencontré des difficultés pour séduire les meilleurs étudiants à l’instar de la médecine générale. Seulement 62 étudiants sur les mille premiers ont choisi cette spécialité. La psychiatrie (13 postes pourvus sur les 1 000 premiers choix), la gynécologie médicale (6) la santé publique (5), la biologie médicale (1) et la médecine du travail (0) demeurent en queue de peloton.
Plusieurs critères : revenus, prestige, judiciarisation, gardes, carrière...
Dans les spécialités cliniques, la dermatologie et la pédiatrie tirent leur épingle du jeu. Bien qu’elles ne figurent pas parmi les disciplines les plus lucratives, loin s’en faut, elles conservent un attrait certain auprès des futurs médecins. Preuve que la hauteur des revenus n’est pas le seul élément retenu par les étudiants lors du choix de leur spécialité. « La rémunération en soi n’est pas le premier critère, confirme Pierre Catoire, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). Les étudiants choisissent souvent une spécialité qu’ils ont découverte en stage. Ils connaissent bien sûr la hauteur des revenus des disciplines mais leur choix s’effectue dans un cadre global qui comprend la notoriété de la discipline, les possibilités d’avancée de carrière mais aussi le confort de vie. »
De plus en plus, la charge de travail et la pénibilité, notamment le nombre de gardes, entrent en ligne de compte. Cela explique que certaines spécialités pourtant prestigieuses et très bien classées dans la hiérarchie des revenus aient perdu de leur pouvoir d’attraction ces dernières années. C’est le cas de plusieurs spécialités chirurgicales, de la gynécologie obstétrique ou encore de l’anesthésie-réanimation, qui sont par ailleurs exposées au risque de judiciarisation. Après l’affectation des mille premiers étudiants, seul un poste sur cinq ouverts dans ces disciplines avait été pourvu.
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