Ces messages évoquent pêle-mêle des « expérimentations », voire une « complicité de génocide » de la part de praticiens. Ils constituent parfois aussi des appels à la dénonciation pour empêcher les vaccinations, souligne le Dr Marty. Ces menaces ont pris de l'ampleur après la diffusion du documentaire complotiste « Hold-Up, retour sur un chaos » il y a quelques semaines, dans lequel la profession est accusée à plusieurs reprises (« euthanasie active », « délation rémunérée » pour signaler les cas contacts, etc.).

Le Dr Marty a lui-même été visé par ce genre de menaces, à la suite de passages à la radio ou à la télévision où il intervenait, d'abord sur les masques puis sur la vaccination contre le Covid-19. Il a effectué plusieurs signalements et déposé une main courante. « Ces personnes sont pour la plupart des doux dingues ou des dérangés, mais leurs propos sont parfois très violents, indique le médecin au « Quotidien ». Il faut faire attention d'autant que les choses risquent de se durcir avec la campagne vaccinale. »

Signalement en ligne et à l'Ordre

D'autres confrères ont fait face à des menaces sur Twitter, envoyées via les messages privés, comme le Dr Mathias Wargon, chef du service des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Le Dr Yvon Le Flohic, généraliste dans les Côtes-d'Armor, a également partagé sur le réseau social le contenu d'un courrier de menaces reçu fin novembre.

Face à ces intimidations, l'UFML-S appelle les médecins concernés à porter plainte au commissariat ou en gendarmerie, à faire une déclaration sur la plate-forme Pharos (qui permet de signaler des contenus et comportements illicites de l'Internet) et un signalement à l'Ordre des médecins. Contacté, ce dernier, qui pointe une banalisation de la violence dans son dernier bulletin, se dit au courant de cette problématique mais n'a « pas eu de remontées » au niveau national sur ce sujet. 

Les autres syndicats de médecins libéraux n'ont pour le moment pas communiqué ou relayé d'autres cas de médecins menacés.