Le gouvernement espère « stabiliser » le nombre – en constante augmentation – de malades chroniques sans médecin traitant, pour ensuite le réduire, a expliqué mardi à Créteil le ministre de la Santé François Braun.
Lors de ses vœux aux soignants, Emmanuel Macron avait promis en janvier que chaque patient en ALD sans médecin traitant se verrait proposer une solution avant la fin de l'année. Concrètement d'ici à l'été, les caisses primaires vont devoir contacter tous les assurés concernés pour les aider dans une démarche « d'aller-vers », a indiqué le ministre de la Santé à l'occasion d'une visite à la caisse du Val-de-Marne où les agents sont déjà à l'œuvre.
Il n’est plus acceptable que des milliers de Français atteints d’une affection longue durée n’aient pas de médecin traitant. Pour leur offrir une solution d’ici la fin de l’année, objectif fixé par @EmmanuelMacron, j’ai lancé aujourd’hui notre plan d’action avec l’@Assur_Maladie. pic.twitter.com/r9OmRXNUzM
— François Braun (@FrcsBraun) March 13, 2023
Anticiper les départs de généralistes
Au total en France, environ six millions de personnes en France n'ont pas de médecin traitant. Mais parmi elles, environ 700 000 bénéficient du régime de l'ALD, selon les chiffres du ministère de la Santé, du fait notamment d'une désertification médicale croissante.
Or, l'ampleur des prochains départs en retraite de généralistes est telle qu'il faut espérer stabiliser ce nombre dans un premier temps, avant de parvenir à le réduire, a admis lundi François Braun. « On est dans une course pour au moins stabiliser la courbe » du nombre de patients en ALD sans médecin traitant, « et ensuite l'inverser » a résumé le ministre.
Sans médecin traitant, un moindre accès aux soins
Dans le département du Val-de-Marne, « 40 % des médecins ont plus de 60 ans et vont partir en retraite dans les années qui viennent », souligne François Braun. Ces médecins « ont des patients chroniques » et « il va falloir traiter immédiatement ce nouveau flux » de personnes privées de médecin traitant. La question de l'augmentation de l'offre médicale (nombre de patients par médecin traitant, file active, assouplissement des assistants médicaux, engagement territorial…) a été l'un des enjeux majeurs des négociations en vue d'une nouvelle convention médicale, qui ont échoué fin février.
Quand ils n’ont pas de médecin traitant, les malades ont un moindre accès au système de santé : 11 % des patients avec une maladie chronique sans médecin traitant n’ont vu aucun médecin en ville en 2021 – contre seulement 2 % des patients avec des maladies chroniques qui ont un médecin traitant.
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