UN NOUVEAU LIEU, la salle de répétitions du Théâtre de la Commune. Il a déjà servi à de nombreuses compagnies. C’est la première fois que l’on s’en sert comme d’une salle de spectacles. C’est pour les adieux du « patron » depuis 1997. Didier Bezace, homme de théâtre essentiel depuis plus quarante ans – et oui… –, comédien populaire au cinéma, atteint par la limite d’âge (il est né en 1946) et au bout d’un nombre conséquent de mandats, quitte le Théâtre de la Commune où il aura fait un travail tout à fait important. Il choisit de saluer ce lieu et ses publics en jouant, seul en scène, un texte qu’il aime et qu’il a lui-même adapté. Un très beau texte d’un écrivain français reconnu et discret, Hubert Mingarelli.
« La Dernière Neige » est une très belle histoire. Un père qui va s’éteindre, un fils qui tente de communiquer avec lui, une mère sévère et le rêve : un milan en cage que le jeune narrateur souhaite acquérir… Laissez-vous porter par l’art de l’écriture, l’adaptation sensible, l’interprétation tenue, tendue, touchante sans pathos. Jean Haas a imaginé le décor : un pupitre d’écolier, des feuilles mortes qui tourbillonnent, un cahier plein de dessins et ces dessins sont tous les décors. Merveilleux, non ?
Il n’y a rien de narcissique et prétentieux dans le geste de Didier Bezace. Tout au contraire. C’est un moment précieux, élégant. On peut lire le livre d’Hubert Mingarelli, on peut lire aussi le livre que publie Didier Bezace, « D’une noce à l’autre - Un metteur en scène en banlieue » (Les Solitaires intempestifs, 208 p., 23 euros). Mais surtout l’on doit goûter ce moment d’abandon, de confidences. Les pensées, les sentiments du jeune narrateur de Mingarelli, les pensées, les sentiments d’un homme de théâtre qui est toujours dans la force de l’âge et que l’on retrouvera du côté du théâtre privé parisien dès février prochain, avec Marguerite Duras.
Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, salle des Quatre-Chemins (tél. 01.48.33.16.16, www.theatredelacommune.com), à 19 h 30 le mardi, à 20 h 30 du mercredi au vendredi, à 18 h 30 le samedi, à 16 heures le dimanche. Durée : 1 h 10. Jusqu’au 14 décembre. Le texte est publié en Poche Points (5,20 euros).
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