TOUT dans ce court et subtil spectacle est touchant. Et pour brève que soit cette rencontre entre deux personnages de Tchekhov, elle s’imprime profondément en nous. C’est émouvant et drôle, comme du pur Tchekhov. Très bien traduit par Alain Delahaye, le texte de Brian Friel, grand auteur irlandais que l’on joue souvent en France (« Molly », entre autres) et qui est lui-même un très fin connaisseur et traducteur du monde de l’auteur de « la Cerisaie », pouvait s’autoriser cette fantaisie. Sonia, d’« Oncle Vania », et André, le frère des « Trois sœurs », se rencontrent dans un café un peu minable de Moscou. Elle est là, qui étudie plans, dossiers, il est musicien, en habit noir, violon à la main. Il prétend appartenir à une grande formation, mais il gagne sa vie dans la rue, on le comprendra peu à peu. Vingt ans ont passé après la fin des pièces… et ces deux-là auraient pu s’entendre, c’est vrai.
Benoît Lavigne, qui met en scène avec soin – tout est fin ici, le décor, les costumes, les lumières, le son –, dirige deux comédiens ultrasensibles qui sont parfaits. Marie Vincent, belle, féminine, est une Sonia qui émeut, digne et forte face à Roland Marchisio, subtil et profond dans le rôle de cet homme qui tente d’enchanter sa vie de cette belle rencontre, mais sans illusion. C’est grave sans être larmoyant, drôle avec finesse, très touchant. Du théâtre pur.
Théâtre La Bruyère (tél.01.48.74.76.99, www.theatrelabruyere.com), du mardi au dimanche à 19 heures. Durée : 1 heure.
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