Résumée, la nouvelle pièce de Florian Zeller n’est pas très originale. Un éditeur, Daniel (Daniel Auteuil), est embarrassé. Il doit annoncer à sa femme Isabelle (Valérie Bonneton), professeur d’histoire, qu’il a invité à dîner un de ses amis, Patrick (François-Éric Gendron), et la nouvelle compagne de ce dernier, la jeune et jolie Emma (Pauline Lefèvre). Or Isabelle est très amie avec la femme légitime de Patrick, et elle ne veut pas entendre parler de cette soirée.
Florian Zeller donne de la personnalité à l’intrigue en imaginant qu’au-delà des échanges des répliques, l’on entend les pensées intimes des protagonistes. L’Américain Eugène O’Neill, au début du XXe siècle, avait utilisé ce procédé dans « L’Étrange Intermède ». Mais les pensées intérieures n’étaient pas systématiques. Dans « l’Envers du décor », chaque réplique ou presque est suivie de la suite intérieure, de ce que se dit le personnage, dans sa tête.
L’auteur imaginait un jeu de micros pour marquer les différences du « in » et du « off ». Daniel Auteuil, metteur en scène, préfère se passer de cet appui technique. Il opte pour du jeu, du jeu pur et expressif. Dans le théâtre classique on appelait cela des apartés. C’est un peu au public que s’adressent les protagonistes. Mais évidemment, c’est très artificiel et ces apartés sont parfois très longs : la réplique « in » met un temps fou à être envoyée à l’interlocuteur. Cela donne quelque chose d’artificiel aux échanges et coupe ce qui est essentiel au théâtre : l’écoute de l’autre.
Dans un très beau décor du peintre Jean-Paul Chambas, Daniel Auteuil mène son monde avec allégresse et se moque avec esprit de son propre personnage. Il a choisi la jeune Pauline Lefèvre, belle et très grande, et joue de leur face-à-face, lui qui n’est pas immense par la taille ! François-Éric Gendron est parfait dans son rôle d’homme heureux qui ne se pose pas de problèmes insurmontables. Valérie Bonneton est fine, aiguë, très drôle. Quant à Daniel Auteuil, il s’en donne à cœur joie, comme un Arlequin très heureux, un clown survolté qui s’amuse et fait rire un public conquis.
Texte et dossier documentaire publiés par « l’Avant-scène théâtre », n° 1396 (14 euros).
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