DANS UN DÉCOR monumental de salon dont la haute fenêtre donne sur le Sacré-Cœur, au loin, cette pièce brève est d’essence tragique. On est en 1944. Le Débarquement a eu lieu. Le jeune Gillou (Loïc Mobihan) veut s’engager dans la Résistance. Son père (Michel Fau) prend ce désir avec superbe et ironie. La mère (Léa Drucker) a peur mais est fière. Au troisième acte, les parents attendent un fils qui ne reviendra pas. Un messager surgit à la toute fin et n’a même pas besoin de parler, tout le monde a compris. Les parents, déchirés de douleur et de culpabilité, s’affrontent et affrontent leurs vérités, leurs lâchetés.
Ici, ce qui retient, c’est une forme radicale et une langue puissante. La montée de la violence entre les parents, l’enfant que le père n’aime pas, la solitude de ce jeune homme de 17 ans qui va se sacrifier, car, il le sait, il n’a pas de place, tout ici émeut.
Michel Fau donne à la représentation les couleurs d’une tragédie féroce. Henry de Montherlant plonge la scène dans le noir (une alerte, une coupure d’électricité). Le ciel rougeoie, le père, abattu, trouve des accents d’une puissance bouleversante, tandis que la mère, perdue, se tord de douleur. Mais ce n’est jamais ridicule. Et il est bien de réentendre Henry de Montherlant.
Théâtre de l’Œuvre (tél. 01.44.53.88.80, www.theatredeloeuvre.fr), à 21 heures du mardi au samedi, en matinée le dimanche. Durée : 1 h 15. Le programme, très intéressant, contient le texte (10 euros).
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