Attention, archive de premier ordre ! En 1970 (noir et blanc) et en 1977 (couleur), le pianiste chilien Claudio Arrau (1903-1991) jouait Beethoven au festival de Bonn, sa ville natale, devant un public connaisseur et recueilli.Il n’avait pas encore en France la célébrité que la grande maturité lui a octroyée, mais l’Allemagne, où il avait fait ses études et ses débuts, le révérait. Deux concerts au sommet avec les plus célèbres des sonates de Beethoven, sept en tout, qui méritent tous les superlatifs pour leur sonorité, leur fidélité au texte et leur dimension spirituelle.
2 DVD collection « Classic Archive », Euroarts.
« Don Carlos »
Comment mieux rendre hommage au baryton allemand Dietrich Fischer-Dieskau, décédé en mai, qu’en regardant ce « Don Carlos » de Verdi chanté en allemand en 1965 dans le Deutsche Oper récemment ouvert à l’Ouest de Berlin divisé entre les alliés ? Après un « Don Giovanni » historique, ce « Don Carlos » l’est tout autant, dans la mise en scène réaliste de Rudolf Sellner sous la direction du chef Wolfgang Sawallisch, alors jeune et qui deviendra à Munich l’intendant que l’on sait. Et le reste de la distribution fait frémir rétrospectivement : Joseph Greindl en Philippe II, un peu fatigué, hélas, James King dans le rôle de l’Infant Carlos, l’immense Martti Talvela en Grand Inquisiteur, et deux reines de la scène berlinoise, Pilar Lorengar (Elisabeth de Valois) et Patricia Johnson (Eboli). Absolument indispensable (en dépit de la version allemande, avec play-back et coupures). « Fidelio », « Othello » et « le Mariage secret », de la même époque, suivent dans la même collection.
1 DVD Arthaus Musik (distr. Intégrale), noir et blanc, version en allemand.
« Wozzeck »
L’enfant terrible de la mise en scène moscovite a encore frappé. Nous n’avons jamais été convaincus que par son « Eugène Onéguine », que le Bolchoï a détesté et Paris adoré, et une « Khovantchina » de Munich. Ce « Wozzeck » de 2010 au théâtre Bolchoï est une démonstration théâtrale brillantissime, on se laisserait presque convaincre par sa vision longuement expliquée dans une interview donnée en bonus. Mais Wozzeck, être de chair et de sang, profondément prolétaire (« Wir arme Leut ! », répète-t-il constamment) et manipulé par la société, n’a pas sa place chez les riches à écrans plasma ni dans les lounges américains. Réduire à un jeu de rôles le fait-divers sordide d’un crime passionnel qui inspira à Büchner une pièce poignante, c’est passer à côté de la vérité. C’est d’autant plus dommage que l’équipe musicale est extraordinaire, tant par la force qu’insuffle à l’orchestre Teodor Currentzis que par la crédibilité vocale et dramatique des deux protagonistes Georg Nigl (Wozzeck) et Mardi Byers (Marie).
1DVD Bel Air Classiques.
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