Alicia Koplowitz, née à Madrid, présidente du groupe d’investissement Omega Capital, a réalisé sa collection en trente ans et 53 œuvres sont présentées au musée Jacquemart-André (1). Des choix de grande qualité, avec parfois des artistes moins connus.
Une prédilection pour les Espagnols, qui va de Zurbaran (Vierge à l’enfant d’une grande douceur) à Barcello en passant par Goya, Picasso (une femme de la période rose réalisée à Gosol, d’inspiration hellénisante et qui, du fait d’une reprise, laisse découvrir, selon la position du spectateur, un visage de face ou fuyant) et Julio Gonzales pour la sculpture.
Un intérêt pour les rapprochements entre l’Espagne et l’Italie mais aussi pour les matières. Les vedute de Venise de Canaletto et Guardi voisinent avec celles de Madrid d’Antonio Joli et les œuvres des Italiens à Madrid. Un monochrome de Tapies, associant à la peinture de la terre ou du sable, voisine avec un Rothko, dont les vibrations de couleurs donnent une sensation d’espace. Le tout avec un désir de modernité, avec des pièces maîtresses de Van Gogh ou Schiele (« La femme à la robe bleue » est « dessinée dans la couleur »).
Face-à-face Japon-Occident
À voir au musée de l'Orangerie (2), la collection de l’industriel japonais du caoutchouc Shojiro Ishibashi (1889-1976), commencée dans les années 1930, inspirée par l’ouverture du Japon au monde à la fin du XIXe siècle. Bridgestone, le nom de l'entreprise fondée par Ishibashi et de sa fondation, riche de 2 600 œuvres (exposée au Bridgestone Museum of Art, à Tokyo), est la traduction en anglais des idéogrammes de son nom.
Si l’art japonais a beaucoup inspiré les impressionnistes qu’il collectionnera (Manet, Cézanne, Matisse), les premiers choix de Shojiro Ishibashi vont vers les œuvres japonaises de l’école yō-ga, d’inspiration symboliste (« Paradis sous-marin » de Shigeru Aoki). Son souhait d’établir un « face-à-face » enrichissant des deux cultures se poursuit sur 3 générations.
Son fils poursuit dans la même veine les acquisitions, y ajoutant Courbet et Picasso (« Saltimbanque aux bras croisés »), et son petit-fils ouvre la collection à la peinture abstraite (« Dune », de Mondrian), associant Japon et Occident avec Pollock et Kazuo Shiriga.
(1) Jusqu'au 10 juillet. Tél. 01.45.62.11.59, www.musee-jacquemart-andre.com
(2) Jusqu'au 21 août. Tél. 01.44.77.80.07, www.musee-orangerie.fr
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