Théâtre
Il y a toujours des couplets dans les vaudevilles, mais en général l’essentiel tient à l’intrigue, aux personnages, aux répliques. Avec cette version remaniée de la pièce de Georges Feydeau, la musique, les parties chantées, la danse prennent le pas sur les dialogues.
Hervé Devolder a composé des airs entraînants, dans des couleurs contemporaines, et signe la mise en scène. Jacques Mougenot, expert ès rimes amusantes, du faux alexandrin au vrai mirliton, a écrit des chansons légères. Une troupe enjouée s’empare de ce matériau fait pour rire. Et l’on rit. On rit énormément et le public est tellement ravi que, parfois, les rires couvrent la voix des acteurs. Les rires se déclenchent souvent sur les incroyables répliques de Feydeau, car l’argument, la trame, le mouvement dramatique de la pièce ont été conservés.
Les fiancés de Loches, qui donnent leur nom à la pièce, ce sont trois petits bourgeois, deux frères et leur sœur, qui ont décidé de se marier. Ils ont pris rendez-vous à Paris, dans une agence spécialisée. Mais elle vient de fermer et ils se retrouvent dans un bureau de placement pour gens de maison. Par suite d’un premier quiproquo, ils sont engagés par un médecin sur le point de se marier et qui doit se débarrasser de sa cocotte de maîtresse. Cela finira au « Louvre hydrothérapique », puisque le Docteur est un aliéniste qui soigne les malades à grands coups de bains et de jets d’eau...
La cruauté, la férocité, la folie cauchemardesque sont un peu atténuées par la transformation en comédie musicale, mais le génie de Feydeau est tel qu’il en reste encore quelque chose. L’essentiel est l’entrain. La vivacité de la mise en scène, du jeu, de la musique jouée en coulisses par trois interprètes sensibles. Thierry Boulanger en alternance avec Daniel Glet au piano, Marianne Devos au violon, Benoît Dunoyer de Segonzac à la contrebasse, font le bonheur du public.
La troupe est galvanisée par le sentiment partagé de la joie. Meneuse de jeu, meneuse de revue, la mutine et adorable Michette de Charlotte Filou fait tourner les esprits et les cœurs. Chacun, ici, donne le meilleur de lui-même : une dizaine de comédiens qui savent tout faire, dans un décor habile, des costumes seyants. Bref, une bonne soirée, amicale et franche, à prendre avec simplicité et cœur.
Théâtre du Palais-Royal (tél. 01.42.97.40.00, www.theatrepalaisroyal.com), à 21 heures du mardi au samedi. Durée : 1 h 30.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série