Livres
Premier pays à être pour la deuxième fois à l’honneur, le Brésil va donc s’imposer, avec une cinquantaine d’éditeurs présents et 48 écrivains. Regard sur leurs titres publiés pour l’occasion en France.
« Nid de vipères » : Edyr Augusto, 61 ans, l’auteur de « Belém », raconte l’histoire d’une enfant qui a vu son père se faire tabasser et sa mère violer par un trafiquant, qui a suivi l’ascension du criminel, est devenue sa maîtresse et est enceinte de lui lorsqu’elle accomplit sa terrible vengeance (Asphalte).
« À sept ans et à quarante ans » : professeur à l’Université de Sao Paulo, João Carrascoza, 53 ans, est considéré comme une des grandes révélations de la fiction brésilienne des dernières années. Il montre ici un homme à deux moments clés de sa vie, 7 ans, l’âge des premières expériences, et la quarantaine, alors qu’il entame un divorce marqué par l’absence de son fils (Anacaona).
« Ne m’appelez pas Poncia » : traduite pour la première fois en français, Conceição Evaristo, 69 ans, est l’une des plus importantes représentantes de la littérature afro-brésilienne. Le roman décrit la trajectoire, les errances, les rêves et les désenchantements d’une petite-fille d’esclaves, depuis son enfance à la campagne jusqu’à l’âge adulte dans les favelas (Vents d’ailleurs).
« La Barbe ensanglantée » : âgé de 36 ans, Daniel Galera est un pionnier de l’utilisation d’Internet dans le champ de la création littéraire. Un homme part sur les traces de son grand-père, qui aurait été sauvagement assassiné au milieu des années 1960 ; dans le village où se serait passé le drame, il découvre qu’il faut accepter la réalité autant que la magie pour accéder à la vérité (Gallimard).
« Dois rios » : Tatiana Salem Levy, 36 ans, a obtenu le prix Sao Paul de Literatura en 2008 pour son premier roman « la Clef de Smyrne » (Buchet-Chastel, 2011). Elle nous entraîne ici dans un appartement de Copacabana où Joanna vit avec sa mère névrosée et maniaque, tandis que son jumeau Antonio court le monde ; l’arrivée de Marie-Ange bouleverse leur univers sclérosé par l’ennui et la culpabilité (Folies d’encre).
« Hanoï » : saluée comme l’un des auteurs les plus importants de la nouvelle génération littéraire après la publication en 2001 de « Des roses » (Métailié, 2009), Adriana Lisboa, 45 ans, signe un roman sur l’acceptation, le renoncement, l’amour et la détermination après que deux déracinés, elle, Vietnamienne, et lui, Brésilien, vivant tous deux à Chicago, entreprennent un voyage vers Hanoï (Métailié).
« La Mer ne déborde jamais » : connue d’abord pour ses livres pour enfants, Ana Maria Machado, 74 ans, est à la tête d’une œuvre couronnée par de très nombreux prix. Une journaliste brésilienne installée à Londres imagine l’histoire d’Indiens de l’État Espirito Santo depuis le XVIe siècle. L’alternance du présent et du passé s’efface progressivement, en même temps que la distance entre la fiction et l’histoire (Anacaona).
« Du bétail et des hommes » : Ana Paula Maia, 38 ans, met en scène un assommeur de bœufs sans états d’âme mais non sans éthique, puisqu’il abat froidement un homme qui faisait souffrir les animaux avant de les tuer, et qui est brusquement confronté à la mort inexpliquée de plusieurs vaches (Anacaona).
« L’Homme du côté gauche » : à 54 ans, Alberto Mussa est considéré comme l’un des plus grands écrivains contemporains du Brésil. Au croisement du conte, du roman policier et du récit mythologique, le récit nous conduit dans un Rio de Janeiro violent et sensuel, au cœur d’un bordel légendaire, où les corps s’enlacent en même temps que les multiples récits mêlent légendes et faits divers, orgies fantasmagoriques et épopées guerrières (Phébus).
« Mes chers samedis » : issu de la bande dessinée, Marcello Quintanilha, 44 ans, brosse, dans ce roman graphique aux couleurs flamboyantes, le portrait de personnages issus des classes populaires brésiliennes, à travers quatre nouvelles étalées entre le début des années 1950 et la toute fin des années 1970 (Cà et là).
« Dribble » : ce roman de Sérgio Rodrigues, 53 ans, qui a obtenu en 2011 le prix Cultura pour l’ensemble de son œuvre, est le premier à être traduit en français. S’inspirant de l’art du dribble, un ancien journaliste sportif convoque son fils – qui lui voue une véritable haine depuis la disparition de sa mère – et lui tend un piège machiavélique, le football lui dictant sa dernière vengeance (Seuil).
« À Lisbonne j’ai pensé à toi » : après « Tant et tant de chevaux » (Métailié, 2005), accueilli comme un grand livre novateur, ce roman de Luiz Ruffato, 54 ans, est, à travers les souvenirs d’un immigré au Portugal, à la fois un portrait au vitriol des régions pauvres du Brésil et un « documentaire » sur la dure vie d’un clandestin en Europe (Chandeigne).
« Mon cher cannibale » : reçu à l’Académie brésilienne des lettres l’année dernière, Antônio Torres, 75 ans, est l’auteur notamment de « Cette terre », paru en France en 1984 (Métailié). Il revisite ici l’histoire de la résistance indienne face à la colonisation portugaise au XVIe siècle à travers la vie et la lutte du chef indien Cunhambebe (Petra).
« Fin » : comédienne, lauréate du Prix d’interprétation féminine à Cannes en 1986, Fernanda Torres a créé l’événement littéraire en 2013 avec ce premier roman. En cinq portraits croisés d’amis de longue date qui vivent ensemble l’âge d’or de Copacabana, le livre propose une photographie tragicomique de vies marquées par les fausses promesses d’une époque révolue, les années 1970 (Gallimard).
« Mar azul » : le premier roman de Paloma Vidal, 40 ans, qui est née à Buenos Aires et vit au Brésil depuis l’âge de 2 ans. La narratrice vit seule à Rio, hantée par le passé, quand elle habitait en Argentine avec son père ; celui-ci un jour est « parti » : une évocation du drame des disparus sous la dictature militaire en Argentine et de la difficulté de se construire une identité (Mercure de France).
Porte de Versailles, www.salondulivreparis.com.
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