LE THÉÂTRE des Champs-Élysées a fêté cette année avec faste son centenaire, ainsi que celui du « Sacre du Printemps » de Stravinsky. Le meilleur souvenir que l’on puisse garder de cet événement est un magnifique livre de 660 pages, « le Théâtre des Champs-Élysées est ouvert » (Verlhac Éditions & 15 Montaigne, 89 euros), qui raconte la grande aventure de la construction de ce théâtre et d’un siècle de fonctionnement à la pointe de l’activité artistique musicale et chorégraphique. Affiches, photos, détails, tout est fait dans une superbe mise en page pour évoquer l’histoire, au XXe siècle, du théâtre de l’avenue Montaigne, qui reste une des plus belles salles du Paris d’aujourd’hui. Parmi les chefs qui l’ont honoré de leur baguette, Bruno Walter y dirigea dès 1928 un festival Mozart. Sony Music réédite un somptueux coffret de grand format de 39 CD la carrière américaine de ce chef mythique, à la tête du Columbia Symphony puis du New York Philharmonic, avec un répertoire très spécifique allant de Beethoven à Bruckner. Un trésor !
Carlo Maria Giulini, l’élégance faite chef, dirigea beaucoup, avenue Montaigne, l’Orchestre national de France. Warner Classics rend hommage à ses années londoniennes en un coffret de 17 CD, dans un répertoire allant de Boccherini à Britten et à la tête de tous les orchestres londoniens possibles des années d’après-guerre. Les années Chicago suivront.
Le compositeur allemand Richard Strauss dirigea aussi au Théâtre des Champs-Élysées ses propres œuvres, notamment « Rosenkavalier » et « Elektra », dès 1913. Pour son cent-cinquantenaire (en 2014), Warner Classics réédite ses principaux opéras issus du catalogue EMI, dont le « Rosenkavalier » de Karajan, « Ariadne auf Naxos » de Kempe, « Capriccio » de Sawallisch (22 CD), et, dans un deuxième coffret, l’œuvre orchestrale complète par le Staatskapelle de Dresde, sous la direction de Rudolf Kempe, entièrement remastérisée à partir de bandes originales retrouvées en ex-Allemagne de l’Est, dont l’inoubliable « Don Quixote » avec Paul Tortelier et de mythiques « Métamorphoses » (9 CD).
Au piano.
Trois pianistes sont à l’honneur dans cette sélection de Noël. Le Chinois Lang Lang est capable du meilleur comme du pire. L’enregistrement avec les Berliner Philharmoniker sous la direction de Simon Rattle (Sony Classicals) contient une des meilleures versions du « Concerto n°3 » de Prokofiev de la discographie, et le « Concerto n°2 » de Bartok est du même tonneau. Le DVD proposé en bonus montre la bête de concert et l’extraordinaire musicien que Lang Lang peut être quand il le veut.
Coffret nostalgie, les enregistrements Decca de Bruno Rigutto, en 8 CD, montrent l’élégance de ce pianiste français, dans un répertoire très varié, de Chopin à Prokofiev.
Parmi les enregistrements de piano de l’année, on retiendra celui des « 32 Sonates pour piano » de Beethoven par le Libanais Abdel Rahman El Bacha, un parcours d’une belle maturité à placer à côté des grandes références du passé (10 CD Mirare).
En images.
Trois DVD pour compléter cette sélection : le coffret consacré par EuroArts à Claudio Abbado pour son 80e anniversaire, qui, en 8 DVD, fait le tour d’une carrière bien remplie. Parmi ces précieuses archives, un immense concert des Berliner Philharmoniker au Japon en 1994, les mêmes dans « Un Requiem Allemand », de Brahms, avec Bryn Terfel et Barbara Bonney (1997), un gala Verdi berlinois du Réveillon 2000 avec le gratin lyrique de l’époque, et un émouvant DVD portrait. On y joindra « Lux Aeterna : Claudio Abbado in rehearsal », le film de Norbert Beilharz qui montre le maestro italien répéter le « Requiem » de Verdi avec les forces de la Scala de Milan, en 1985, avec Montserrat Caballé, Lucia Valentini-Terrani et Samuel Ramey (EuroArts).
Consacré DVD de l’année « The Tempest » de Thomas Adès (né en 1971), souvent présenté comme un digne successeur de Britten à la couronne de meilleur compositeur britannique. Créée à Londres avant le festival Musica de Strasbourg, cette œuvre étonnante a donné lieu à un spectacle magnifique réalisé par Robert Lepage au Metropolitan Opera de New York en 2012. Simon Keenlyside en Prospero et Audray Luna en Ariel propulsent cette œuvre au rang de chef-d’œuvre (Deutsche Grammophon/Universal).
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