VERSION raccourcie qui avait été donnée en 1986, seule reprise à la demande de Noureev de cette pièce après sa création, « Un jour ou deux » est un tel chef-d’œuvre que, si l’on trouve quelques longueurs à cette version de 67 minutes, ce n’est jamais sur le mode de l’ennui. On a tellement vu, depuis 1973, de chorégraphes influencés par le modernisme de l’avant-garde américaine, que ce dernier a aujourd’hui des allures de classicisme. Les danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris rompus à ce style donnent de la pièce une démonstration exemplaire. Une grande leçon de concentration pour le spectateur, largement récompensée par l’évidente beauté de ces épures de mouvements et la palpation de la géométrie du temps et de l’espace.
En première partie, on pouvait assister aux débuts de chorégraphe de la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot, une des personnalités les plus brillantes du Ballet de l’Opéra de Paris. Ce n’est pas la première fois que Brigitte Lefèvre, directrice de la Danse, donne leur chance à « ses » étoiles, avec des résultats divers. On ne peut pas dire que l’on a été convaincu par cette pièce d’une demi-heure, comportant certes de forts beaux moments de danse, notamment un pas de deux assez habile. Dansé sur pointe, y compris par les hommes, « Sous Apparence » navigue trop entre l’anecdote et la construction plus organisée.
Pour le cadre, le plasticien Olivier Mosset, ancien acolyte de Daniel Buren, et le styliste anversois Walter Van Beirendonck ont créé un jardin féerique avec des personnages surréalistes. Mais c’est la participation au projet de Laurence Équilbey, directrice musicale du Chœur Accentus, qui est à notre avis son atout majeur. Elle a réalisé un programme exceptionnel, choisissant des œuvres aussi éloignées de l’idée de danse que possible, principalement de la musique religieuse de Morton Feldman, Anton Bruckner (l’admirable « Agnus Dei » de la « Messe n° 2 ») et György Ligeti, dont les ensembles Ars Nova et Accentus ont donné une interprétation admirable.
Opéra de Paris-Palais Garnier (tél. 0892.89.90.90, www.operadeparis.fr). Prochain programme chorégraphique : William Forsythe/Trisha Brown, du 3 au 30 décembre. À l’Opéra Bastille : « Don Quichotte »-Noureev, du 16 novembre au 30 décembre.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série