* UN DEMI-SIÈCLE après la parution de son premier disque et près de quatre décennies après son virage électrique – qui avait fait à l’époque hurler les puristes – Bob Dylan poursuit sa carrière avec brio : nombreux concerts annuels et un album tous les trois ans environ. À 71 ans, il publie « Tempest » (Columbia/Sony Music), premier disque de chansons originales depuis son dernier travail en studio, « Together Through Life », paru en 2009. Si la voix du chanteur ne s’améliore pas vraiment et reste abrasive – elle fait penser parfois à celle de Tom Waits ! –, le plus important reste dans les textes et la musique. D’entrée, Robert Zimmerman (de son vrai nom), livre le titre phare du recueil, « Duquesne Whistle », qui sonne comme une musique des années 1930, avec des accents jazzy et gospel très marqués et surtout appuyés par un groupe d’une solidité et d’une homogénéité exemplaire, dont le pilier est Tony Garnier (basse). Parmi les autres temps forts de « Tempest », outre le morceau titre de 14 minutes qui raconte le naufrage du « Titanic » sur une mélodie traditionnelle celte en forme de valse, figure le très beau et émouvant « Roll On John », un hommage tardif à John Lennon. Un CD parfaitement réussi de la part d’une légende modeste, toujours en train de bâtir son avenir.
* Né à Irlande du Nord en 1945, Van Morrison sera à jamais étiqueté comme LE chanteur des Them, un des nombreux groupes de rock anglais des années 1960, créateur du célébrissime tube « Gloria ». Par la suite, le Kid de Belfast, encore appelé Van The Man, qui est aussi claviériste et saxophoniste, reviendra toujours au cours de sa très longue carrière, à ses fondamentaux : le blues, la soul, le funk et le rhythm’n’blues. Autant de références et de racines qui se retrouvent dans son dernier album (le 35e comme... Bob Dylan !), « Born To Sing : No Plan B » (Blue Note/EMI). Et comme d’autres compositeurs anglo-saxons avant lui, Van Morrison s’attache à décrier la crise économique mondiale. L’hypersoul chanson d’ouverture, « Open The Door (To Your Heart) », qui invite irrésistiblement à la danse et à bouger tout son corps sur des rythmes chaloupés, évoque toute la cupidité du monde financier actuel. Même si le chanteur n’a jamais été engagé, même s’il ne veut pas faire de politique, cet album est celui d’un observateur, qui, à travers le blues et la soul, témoigne d’une situation en pleine période de crise. Une forme d’engagement quand même.
* Co-fondateur du groupe Eurythmics avec Annie Lennox, dans les années 1980 (« Sweet Dreams (Are Made of This) »), le chanteur et guitariste anglais Dave Stewart, qui a récemment fêté ses 60 ans, vient de sortir un nouvel album, « The Ringmaster General » (Membran/Sony Music), qui porte toutes les marques d’un authentique disque de rock aux sonorités et aux rythmes typiques d’outre-Manche. Avec les chanteuses Joss Stone, très proche de la soul et du funk, Alison Krauss, une égérie de la country music et du bluegrass, Diane Birch et Jessie Baylin, plus quelques requins de studio de Nashville, le leader livre un opus solo très crossover, allant même jusqu’à des accents psychédéliques. Une belle surprise musicale « so British » en ce début d’automne.
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