Après des débuts de caricaturiste qui apparente Derain à Toulouse-Lautrec ou Forain, c’est avec son ami Vlaminck, à Chatou, en 1903-1904 qu’il utilise les couleurs vives et des compositions novatrices inspirées de photos. Durant l’été 1905, il est à Collioure avec Matisse et c’est la naissance du fauvisme (« Bateaux dans le port de Collioure »). Les deux artistes voient les œuvres de Gauguin, et Derain s’en souvient dans les paysages arcadiens que tous les deux réalisent (« la Danse »). En 1906 à l’Estaque, c’est l’inspiration de Cézanne (« Trois personnages assis dans l’herbe ») que l’on retrouve dans ses paysages colorés et synthétiques.
À Londres, à la demande de son galeriste qui espère renouveler les succès de Monet, Derain est au sommet de ses couleurs (« Big Ben », 1906). Inspiré par les objets maoris et africains qu’il découvre au British Museum, il réalise ses premières sculptures et gravures sur bois.
Ses échanges avec Picasso en 1907 sont fondateurs du cubisme. À Cassis, Martigues, Cagnes et Cadaquès, les paysages sont cloisonnés et les volumes géométriques. C’est aussi le temps des grandes compositions de baigneuses. Lorsque, en 1910, Braque et Picasso passent à une déconstruction plastique des natures mortes, Derain revient au réel, à la nature et aux primitifs italiens avec des œuvres qui ouvrent son retour à la tradition de l’après-guerre.
Pour Gertrude Stein, la grande collectionneuse américaine de cette époque, « Derain est un inventeur, un découvreur, un de ces esprits perpétuellement curieux et qui ne savent pas tirer parti de leurs inventions ». Un jugement acerbe, selon Cécile Debray, la commissaire de l’exposition.
Manguin à Giverny
Autre Fauve qui expose au Salon d'automne de 1905, Henri Manguin (1874-1949) . À Giverny, le musée des Impressionnismes (2) présente « Manguin - La volupté de la couleur », 90 œuvres de ses débuts avec ses amis des beaux-arts, Derain, Vlaminck, Matisse, jusqu’à 1914.
Goût pour les couleurs pures, grande richesse dans les accords chromatiques, formes simples. Et il adapte la liberté de ses aquarelles à ses huiles. Ses paysages de Méditerranée rencontrent très vite un succès international, tout comme ses nus, scènes de la vie de familiale et nature mortes. Pour Guillaume Apollinaire, il était « le peintre voluptueux ». Mais contrairement à Derain, il est resté dans ses couleurs.
(1) Tous les jours sauf le mardi de 11 à 21 heures, jusqu’au 29 janvier. Tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr
(2) Jusqu’au 5 novembre. Tél. 02.32.51.94.65, www.mdig.fr
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