Classique
Trois excellents spectacles de festivals, d’abord, édités par Sony Classical, avec principalement le « Don Carlo » de Verdi enregistré à Salzburg l’été dernier. On a beaucoup raillé la sagesse du spectacle de Peter Stein, qui rappelle les années Karajan. Mais qui s’en plaindrait ? D’autant que les protagonistes en sont Jonas Kaufmann, Anja Harteros, les stars absolues du moment, Thomas Hampson et Eric Halfvarson, impressionnant Inquisiteur.
Jonas Kaufmann encore, imposant Bacchus dans « Ariane à Naxos », du même festival autrichien, un an plus tôt, qui avait rétabli l’opéra de Richard Strauss dans son projet initial, soit en deuxième partie d’une (longue) soirée qui comportait « le Bourgeois gentilhomme » de Molière comme entrée (Sony).
Salzburg, encore, avec « la Flûte enchantée » de Mozart, dirigé par Nikolaus Harnoncourt et avec des instruments d’époque, une première pour ce festival qui donne plutôt dans l’hypertrophique. Dans une mise en scène un peu étrange de Jens Daniel Herzog, avec le très charmant Papageno de Markus Werba (Sony).
Présenté l’hiver dernier à Paris au Théâtre des Champs-Elysées, l’« Otello » de Rossini dans la mise en scène de Leiser et Caurier, n’avait pas été une grande soirée, sauf pour applaudir le retour sur scène dans la capitale de Cecilia Bartoli. L’opéra avait été filmé à Zurich quelques mois auparavant avec un meilleur orchestre, La Scintilla, dirigé par Muhai Tang. Bonne occasion de s’en faire une idée (Decca).
Roberto Alagna n’a pas enregistré « Werther »,de Massenet, pour le DVD. Le film, réalisé en 2005 à partir du spectacle du Teatro Regio de Turin, permet de découvrir notre ténor national dans ce rôle éprouvant. Mais sa Charlotte, Kate Aldrich, n’est pas au même niveau d’excellence et son français, qui n’est pas irréprochable, rend le sous-titrage utile (Deutsche Grammophon).
Sans faute
Autre spectacle traditionnel, sans faute, très acclamé au Metropolitan Opera de New York l’an dernier, « Eugène Onéguine », de Tchaïkovski, dans la mise en scène très fidèle de Deborah Warner et Fiona Shaw. Distribution éclatante, avec Anna Netrebko, somptueuse vocalement, et Marius Kwiecien, pour le couple au destin maudit, et Piotr Beczala en Lenski. Valery Gergiev dirigeait avec feu ce formidable spectacle (Deutsche Grammophon).
En 2013, également au Met, David McVicar mettait en scène de façon très prenante l’inégal « Marie Stuart », de Donizetti, avec Joyce DiDonato et Elza Van den Heever dans un affrontement extraordinaire d’engagement, un peu moins de style, sous la direction de Maurizio Benini (Erato).
« Nixon en Chine », premier opéra de John Adams, qui a fait le tour du monde, est disponible en Blu-ray. Vingt-cinq ans après sa création, le Met en a confié à nouveau la mise en scène à Peter Sellars, sous la direction du compositeur. Désormais un classique (Nonesuch).
Opus ultimus de Patrice Chéreau, la mise en scène d’« Elektra », de Richard Strauss, au dernier Festival d’Aix-en-Provence, a transporté tous ceux qui y ont assisté. Retransmise sur Arte en mars dernier, elle nous a laissés moins enthousiaste. Ce n’est pas le spectacle le plus inspiré de Chéreau. On est davantage chez Brecht et ses petits-bourgeois (dans sa passionnante interview donnée en bonus, Chéreau parle toujours de « maison », jamais de palais) que chez Sophocle et les Atrides. L’audition du DVD montre impitoyablement que l’interprète du rôle-titre Evelyn Herlitzuis n’est pas un choix digne d’un festival international : moyens insuffisants (elle arrive au final à bout de souffle), timbre laid, vibrato insupportable. De même, le choix pour Klytämnestra de la grande artiste qu’est Waltraud Meier est une erreur de distribution majeure. Disons que les amateurs de mise en scène, à condition de ne pas chercher la grandeur tragique du sujet dans le travail de Chéreau, y trouveront un spectacle léché. Les amoureux de chant resteront sur leur faim (BelAir classiques).
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