Jazz-rock
Au milieu des années 1960, Bob Dylan, chantre du folk et des protest songs acoustiques, décide de passer à l’électricité avec l’album « Highway 61 Revisited » (1965). L’année suivante, victime d’un sérieux accident de moto, il se retire dans une maison, baptisée « Big Pink », dans laquelle il va recevoir cinq musiciens canadiens, dont le guitariste Robbie Robertson, qui formeront ensuite son groupe, The Band. Ensemble, ils enregistrent de façon spontanée dans la cave de la maison, le fameux « basement », partiellement aménagé en studio de répétition, plus d’une centaine de chansons, allant de reprises de folk, de blues et de country, à des mélodies originales, que Dylan souhaite proposer à d’autres interprètes. Copieusement piratées durant de nombreuses années, ces séances firent l’objet en 1975 d’une première parution officielle, sous la forme d’un double album, « The Basement Tapes ».
Quarante-sept ans après, les cultissimes enregistrements sont disponibles pour la première fois dans leur intégralité, dans un copieux coffret de six CD, « Bob Dylan, The Bootleg Series, vol. 11 : The Complete Basement Tapes » (Columbia Legacy/Sony Music). Les exégètes de Bob Dylan y trouveront leur compte, au gré des versions des mêmes chansons, parfois à l’état brut, des faux départs, voire des hésitations entre participants. Des pépites qui, avec le temps, ont pris une valeur historique musicale inestimable et décisive.
En Irlande
À l’aube des années 1970, l’Irlande du Nord est en plein chaos et Belfast est déchirée par la violence interreligieuse. C’est alors que Rory Gallagher décide d’organiser une tournée dans son pays natal et sa ville adoptive. Le guitariste/chanteur, né dans le comté de Donegal (et décédé à Londres en 1995 à l’âge de 47 ans), se lance en 1973 dans ce qui va devenir le légendaire Irish Tour, qui passera par Belfast, Dublin et Cork. Une tournée filmée par le réalisateur Tony Palmer. Il est à la tête de son groupe, formé de Gerry McAvoy (basse), Rod de’Ath (batterie) et Lou Martin (claviers). Rory Callagher, sa Fender Stratocaster, son blues, son blues-rock et son rhythm’n’blues, admirés par les plus grands de l’époque, vont apporter un peu de joie et de gaîté à une population meurtrie, surtout à Belfast. « Irish Tour ’74 » (Legacy/Sony Music) est un coffret de 8 disques (7 CD et 1 DVD), qui rassemble pour la première fois l’intégralité des trois shows live, qui furent autant de prises de position à la fois dignes et provocantes d’un chanteur blessé dans ses racines.
Alors qu’une future exposition est prévue à la nouvelle Philharmonie de Paris à partir de début mars, David Bowie fait l’objet d’une compilation, « Nothing Has Changed » (Parlophone), qui comporte son nouveau single inédit, « Sue (Or In A Season Of Crime) », enregistré l’été dernier à New York, avec le grand orchestre de jazz de l’arrangeur, Maria Schneider. Outre quelques morceaux inédits, ce florilège balaye près d’un demi-siècle de la riche carrière d’un chanteur toujours original de 67 ans, qui a toujours su précéder l’air du temps et demeurer un innovateur.
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