Des Nadar, il y en a trois. Tout d'abord Félix Tournachon dit Nadar (1820-1910), romancier, patron de presse, photographe, avec des clichés qui font date (Baudelaire, Balzac, Victor Hugo, Alexandre Dumas, George Sand, Sarah Bernhardt, Chevreul) et le fameux « Panthéon Nadar », qui regroupe les personnalités des beaux-arts contemporains, quand, pour lui, la photo remplace la caricature.
Entrepreneur et homme de science, toujours à l’affût de nouveautés et à court d’argent, Nadar ouvre son atelier boulevard des Capucines. Il dépose des brevets pour la photographie aérienne et pour celle aux lumières artificielles, et s’adonne à la photographie scientifique. Sans doute un souvenir de ses études médicales. Avec les premières études des muscles de la face à la demande de Duchenne de Boulogne et les clichés d’hermaphrodisme à celle d’Armand Trousseau.
Adrien (1825-1903), son frère, est l’artiste de la famille. Élève de Gustave Le Gray, il a une vocation de peintre et veut intégrer la photo dans les beaux-arts. Ses portraits esthétiques rencontrent un grand succès, ce qui lui vaut quelques querelles avec son frère, qui a déposé la marque Nadar.
Paul (1856-1939), le fils de Félix, passera sa vie dans le studio, comme modèle puis, pendant 50 ans, comme photographe et gestionnaire. Portraitiste sur fond neutre comme son père, il se fait photographe des arts du spectacle, introduisant des décors derrière ses modèles. Dans les années 1890, son style s’adapte aussi au pictorialisme, pour lequel il développe de nouvelles techniques de tirage. Il donne au Studio Nadar une présence internationale et introduit Kodak en France.
À Marseille
Georges Henri Rivière (1897-1985) est appelé au musée d’Ethnographie du Trocadéro en 1928 pour en conduire la rénovation jusqu’à ce qu’il devienne le musée de l’Homme, un musée, un tout indivisible. Il a une approche novatrice, lançant des enquêtes scientifiques sur le terrain (il supervisera la célèbre mission Dakar Djibouti au début des années 1930) et insistant sur la place centrale de l’objet, avec une contextualisation tenant compte de sa technique comme de son rôle et de son pouvoir symbolique.
Pour l’ethnologie française, Rivière crée en 1937 à Paris le musée des Arts et Traditions populaires, dont les collections seront après sa fermeture en 2005 transférées au MuCEM. Cette réhabilitation des cultures populaires sera un tournant dans la muséographie internationale.
– Les Nadar, Bibliothèque nationale de France, jusqu'au 3 février, www.bnf.fr
– G. H. Rivière, MuCEM, jusqu'au 4 mars, www.mucem.org
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série