DEPUIS l’antiquité grecque, le jouet oscille entre le pédagogique et le ludique et il est donné dans des circonstances précises. Aujourd’hui, l’anniversaire et Noël dans 80 % des cas, même si le père Noël quitte son traîneau pour la première fois pour piloter un avion dans la première vitrine animée du BHV à Paris, en 1925.
Le cheval et l’ours ont toujours été les favoris des petits. Cheval bâton ou à bascule. Quant à l’ours, de sauvage au Teddy Bear, il change de statut à la suite du refus du président Roosevelt de tuer un ourson au cours d’une chasse.
À la fin du XIXe siècle, ils s’animent et, grâce à des mécanismes, donnent l’illusion de la vie aux métiers, au cirque, aux animaux de l’arche de Noé. Les robots japonais de science-fiction apparaissent dans les années 1950 pour se retrouver vingt ans plus tard dans les jeux vidéo.
Stéréotypes.
À vivre avec ses jouets, comment ne pas s’identifier à eux ? Plus tard, je serais pompier, infirmière !Les stéréotypes traversent le temps, les filles sont toujours avec leur poupée. Celles retrouvées dans des tombes de petites filles grecques devaient lui permettre de se projeter en femme. La Barbie de 1959 lui assure d’être moderne. Les garçons, eux, sont appelés depuis toujours à être compétitif et à découvrir le monde, les chariots sont devenus trains et avions. Ils font aussi la guerre et la longue vie des petits soldats s’arrête à la guerre du Vietnam pour devenir imaginaire et opposer les forces du bien et du mal. Dernière révolution, celle des médias, littérature enfantine, séries télévisées, BD, cinéma, chamboule l’univers du jouet. Ils deviennent des produits dérivés de « Bonne nuit les petits » ou « Star Wars » et chaque génération a ainsi le sien.
Mais quels que soient les jouets, il faut un jour y renoncer pour devenir adulte. On ne donne plus sa poupée à Vénus avant de se marier, Andy, dans le film « Toy Story », propose de leur donner une autre vie. C’est aussi ce qu’a réalisé avec beaucoup de talent le vidéaste Pierrick Sorin en une quinzaine d’installations.
Une exposition à voir en famille en se souvenant avec Baudelaire que « le joujou est la première initiation à l’art ».
« Des jouets et des hommes », Grand Palais (www.grandpalais.fr), jusqu’au 23 janvier 2012.
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