Millet (à Lille), Suvée (à Tours)

Des peintres d'influence

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Publié le 11/01/2018
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Art-Suvée

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Crédit photo : ILLUSTRIA

Originaire d’une famille d’agriculteurs de la région de Cherbourg, Millet (1814-1875) y commence sa formation avant de venir aux Beaux-Arts à Paris puis s’installera à Barbizon. Le Palais des Beaux-Arts de Lille (1) lui consacre deux expositions, une rétrospective de son œuvre qui va au-delà du monde paysan et une étude de sa postérité américaine.

Grand observateur du monde rural, Millet laisse mûrir ses images avant de les transposer sur la toile. C’est ainsi que ses grandes figures peintes dans leur vérité au travail ou au repos deviennent des types sociaux : le Vanneur, le Semeur, l’Homme à la houe, les Glaneuses et même les paysans de « l’Angélus », son plus célèbre tableau et le seul religieux.

Dessinateur hors pair, à la fin de sa vie, peut-être sous l’influence de Courbet ou des impressionnistes, il ajoute à sa peinture une lumière vive, un arc-en-ciel dans un champ qui transforme son monde de silence et le fera apprécier par le jeune Van Gogh.

Dans les 20 dernières années de sa vie, il est très populaire aux États-Unis, où ses tableaux symbolisent l’aventure des pionniers dans les terres vierges. Ils inspireront les photographes « réalistes » (Lewis Hine, Dorothea Lange, Walker Evans), le peintre Edward Hopper, pour leur aspect méditatif, et même les cinéastes, comme D.W. Griffith et John Ford.

Néoclacissisme

À Tours, le musée des Beaux-Arts (2) a réuni une centaine d'œuvres, peintures et dessins, de Joseph-Benoît Suvée (1743-1807). Originaire de Bruges, Grand Prix de Rome devant David, le peintre flamand aura un rôle déterminant dans le développement du néoclassicisme inspiré de l’antique.

Certes, il n’a pas gardé l’aura qu'a toujours son concurrent. Mais la première rétrospective qui lui est  consacrée révèle une figure majeure de son temps. Un artiste qui fait preuve d'une grande maîtrise technique et de points de vue originaux dans ses dessins des sites antiques, un peintre religieux au langage pur et serein et un portraitiste à la palette sobre pendant les années révolutionnaires.

Suvée introduit ce nouveau goût français dans les pays du nord et, directeur de l’Académie de France à Rome, il l’installe après la Révolution à la Villa Médicis.

 

 

 

  

 

 

 

 

 

(1) Jusqu'au 22 janvier. Tél. 03.20.06.78.00, www.pba-lille.fr
(2) Jusqu'au 22 janvier. Tél. 02.47.05.68.73, www.mba.tours.fr

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin: 9630