Au musée du Quai Branly-Jacques Chirac, « Les forêts natales - Arts d'Afrique équatoriale atlantique » (1). La sculpture de cette région (Guinée équatoriale, sud du Cameroun, Gabon et ouest de la République du Congo) est née des migrations vers le sud de populations bantoues, du XVIIe au XXe siècles. On y observe une forte identité et des variations stylistiques liées aux groupes et à leurs interactions. L’exposition présente une vision artistique plus qu’ethnographique des figures reliquaires (où l'on conserve les ossements des ancêtres) dédiées aux rites funéraires et des masques au rôle social (initiation, justice, cérémonies, fêtes).
Au Nord, les Fang sont différenciés par leurs coiffures et les Kwele inspirés par l’esprit de la forêt. À l’Est les Kota, avec les masques recouverts de cuivre, et les Mbede, aux sculptures habillées avec une cavité dorsale ? Au centre les Aduma, aux masques ovales polychromes. Au Sud les masques blancs punus aux traits fins et lèvres ourlées.
Guillaume Apollinaire, dans « Sculptures nègres », album de photos publié en 1917 avec Paul Guillaume, invitait déjà à̀ « considérer ces idoles nègres comme de véritables œuvres d’art ».
Le goût de l'antique
L’antique est aussi au cœur des recherches stylistiques de Bourdelle (1861-1929) et de ses contemporains et source de modernité au début du XXe siècle. Au musée Bourdelle, l'exposition « Bourdelle et l'antique - Une passion moderne » (2) réunit 150 œuvres autour de huit sculptures du maître.
Après dix ans de copies d’antiques et un passage comme praticien chez Rodin, sa devise est « Modeler c’est détruire, construire c’est créer ». Ainsi l’archaïsme du torse de « Pallas Athénée » voisine avec « la Méditerranée » de Maillol inscrite dans un cube. « L’Apollon au combat » inspire Germaine Richier, élève de Bourdelle à l’Académie de la Grande Chaumière. La tension et l’équilibre des pleins et des vides, des droites et des courbes de l’« Héraklès archer » se retrouvent chez Henri Laurens et Jacques Lipchitz. Le primitivisme de la « Tête de Cléopâtre », une de ses élèves et 2e épouse, est chez Ossip Zadkine, Brancusi et Modigliani. « Le Fruit », inspiré d’un satyre jouant de la flûte, est apparenté à Matisse et à « l’Automne » ou « l’Été » de Puvis de Chavannes. Et la monumentalité archaïsante de « Pénélope » attendant Ulysse est présente dans la « Femme assise » de Picasso. Tandis que le « Centaure mourant » surgit de l’antique avec son hybridation d’homme cheval comme les fresques et sculptures contemporaines du Théâtre des Champs-Élysées.
Au Louvre-Lens, « Musiques ! Écho de l'antiquité » (3) : musicologues et historiens retrouvent les sons de l'Orient, l'Égypte, la Grèce et Rome en 400 œuvres, à partir de vestiges d'instruments de musique, de bribes de notations musicales et de représentations de musiciens.
(1) Musée du Quai Branly, jusqu'au 21 janvier. Tél. 01.56.61.70.00, www.quaibranly.fr
(2) Musée Bourdelle, jusqu'au 4 février. Tél. 01.49.54.73.73, www.bourdelle.paris.fr
(3) Louvre-Lens, jusqu'au 15 janvier. Tél. 03.21.18.62.62, www.louvrelens.fr
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