Pour ses 80 ans, rétrospective David Hockney au Centre Pompidou, avec plus de 160 œuvres, en partenariat avec la Tate Britain de Londres et le Metropolitan Museum de New York. Une peinture joyeuse à la Matisse, qui emprunte à Picasso sa liberté de style et à laquelle il intègre ses contemporains et les nouvelles technologies, de la photographie à l’iPad.
Adepte du réalisme social lors de ses débuts à Bradford, Hockney découvre à Londres Jean Dubuffet, qui le conforte dans le choix d'une peinture accessible à tous, l’expressionnisme abstrait, qu’il délaissera vite pour son manque d’humanité. Et Francis Bacon, qui lui permet d’extérioriser son homosexualité. C’est en 1964, dans la Californie libre et hédoniste, qu’il acquiert une célébrité internationale avec ses piscines (« A Bigger Splash », 1967), peintures dans lesquelles il intègre les surfaces lisses de Newman, le dripping de Pollock et les doubles portraits inspirés de photographies (« le Parc des Sources, Vichy », 1970). Au minimalisme, il répond par un ajout réel, un arbre, un plongeoir (« Paper Pool 11 », 1978), qui transforme la nature du tableau.
Avec ses photos Polaroid, David Hockney reconstitue par juxtaposition la vision multiple du cubisme, ce qu’il réalise aussi avec l’espace polyfocal de ses films (« les Quatre Saisons »). Il recycle les couleurs et la luminosité de ses dessins sur l’iPad pour ses paysages monumentaux du Yorkshire. Et, plutôt que de s’enfermer dans son univers domestique, il crée pour l’exposition du Centre Pompidou des tableaux réalistes au châssis brisé pour développer une perspective inversée. Sous l’aspect trompeur d’une peinture facile, séduisante entre objectivité et illusionnisme, c’est une œuvre construite, inspirée, érudite, qui interroge sur le statut des images avec leur reproductibilité et qui se renouvelle.
Le père de la modernité
Au musée d'Orsay, Paul Cézanne, dans les 150 portraits qu'il a réalisés, comme dans le millier de toiles qu’on lui connaît, montre une évolution qui n’est pas seulement « la mise en place d’une harmonie parallèle à la nature » qui accompagnerait ses natures mortes, ses paysages ou ses baigneuses plus souvent exposés.
Il commence par un autoportrait, le premier d’une série de 26 où transparaît une certaine violence. Puis ce sont ses proches, son père, son oncle et surtout sa compagne, Hortense Fiquet, qui seront ses modèles. Après la période « couillarde » des années 1865, comme il l’appelait, avec des aplats de peinture au couteau à la manière de Courbet, qui lui valent un refus au Salon, il recherche l’unité par la matérialité de la couleur. Dans les années 1875, après qu'il a travaillé avec Pissarro, les autoportraits sont impressionnistes et les visages modelés par des formes colorées sont en correspondance avec l’arrière-plan du tableau.
La série de portraits de celle qui deviendra son épouse montre le travail formel réalisé sur le visage, qui finit par se retrouver vide d’expression ou mélancolique, témoignant des ambiguïtés de leur relation. Délaissant sa famille, Cézanne peint des relations parisiennes, son marchand Ambroise Vollard, à qui, après de nombreuses séances de poses, il lance avec impatience « Est-ce que cela remue, une pomme ? ».
Ses dernières années sont consacrées à son jardinier Vallier et aux ouvriers agricoles, avec des portraits colorés. Mais ses séries donnent à penser qu’il s’agit d’une recherche artistique détachée du sujet, qui fait de lui le père de la modernité.
– Centre Pompidou, tous les jours sauf mardi de 11 à 21 heures, jusqu’au 23 octobre. Tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr
– Musée d'Orsay, tous les jours sauf lundi de 9 h 30 à 18 heures (jeudi jusqu’à 21 h 45), jusqu’au 24 septembre. Tél. 01.40.49.48.14, www.musee-orsay.fr
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