CETTE « PIÈCE » est d’abord musicale et c’est sur la musique, sur les rythmes, les tons, les tonalités, les couleurs que se dessinent les différences entre ces deux productions. En fait, que l’une soit marquée par le fait que le personnage de Winnie est joué par un homme, Yann Collette, et que l’autre, soit, en toute fidélité à l’auteur, joué par une femme Catherine Frot, n’importe pas une fois que l’on a assisté aux représentations.
Yann Collette « est » le personnage. Il n’est pas un homme qui joue une femme. C’est pourquoi, d’ailleurs, il n’y avait aucune obligation à faire interpréter Willie par une femme, Nathalie Royer, dans cette mise en scène de Blandine Savetier. Côté Madeleine, Catherine Frot, elle, est accompagnée de Pierre Banderet et mise en scène par Marc Paquien.
On ne jouera pas ici au jeu des légères différences dans le décor, le costume, les objets. Les didascalies de Beckett sont férocement précises. De son vivant, il était impossible de ne pas les suivre et le fameux « mamelon » dans lequel est prise Winnie, était strictement défini... Ici, on a quelques différences. Prenons encore la métaphore musicale : on peut interpréter différemment. La seule chose drôle est aux saluts : Catherine Frot, petit haut style lingerie, est en pantalon, quand Yann Collette est dans une robe blanche de mousseline.
Qu’est-ce que cela raconte, « Oh les beaux jours » ? L’éternel et atroce recommencement, l’enfer de la répétition et la merveilleuse ivresse qu’induit pourtant la répétition. Dieu, le ciel, l’amour, la vieillesse, etc. Il y a tout ce que l’on veut entendre, jusqu’au désir de mort par-delà l’enlisement.
Quant aux musiciens que sont les interprètes, disons que Yann Collette est dans un mélange d’autorité et de poésie très personnelle. Sa Winnie hausse le ton jusqu’à une vitalité agissante démentie par on ne sait quoi de délétère dans tout l’être. Catherine Frot est du côté d’une légèreté amusée, comme si, Winnie, de toute son intelligence enjouée, savait qu’elle était pour jamais embarquée. Rien à faire sinon babiller et sourire ! Elle est remarquable, il est très touchant.
– Théâtre de la Madeleine (tél. 01.42.65.07.09, www.theatremadelaine.com), à 21 heures du mardi au samedi, en matinée le dimanche. Durée : 1 h 15. Programme reprenant le texte et présentant des documents et analyses (10 euros). Jusqu’au 29 mars.
– Théâtre de la Commune d’Aubervilliers (tél. 01.48.33.16.16, www.theatredelacommune.com), à 20 h 30 du mardi au vendredi. Durée : 1 h 30.
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