IL ÉTAIt tout jeune journaliste dans une revue qui plaisait, « Rock & Folk ». Il obtint sans trop de complication un triple rendez-vous. Il eut lieu dans le salon de ses parents. François-René Cristiani organisa ainsi, dans la ferveur de l’après-68, une rencontre au sommet : Georges Brassens, Léo Ferré, Jacques Brel. Anne Kessler dirige un quatuor de comédiens qui rendent sensibles les personnalités contrastées des « personnages ». Un moment l’un d’eux, Ferré peut-être, parle d’artisanat. Et ils se reconnaissent dans ce très beau mot.
Sans doute les quatre comédiens ici réunis sont-ils aussi dans cet « artisanat », cette longue patience du jeu. Évoquer, ressembler, rendre sensible les êtres de la réalité. Si loin, si proches. Grégory Gadebois, pipe à la main, est un Georges Brassens tout en rondeur et finesse, Léo Ferré a le clair regard de Laurent Stocker, sa douceur, Éric Ruf est un Jacques Brel qui joue alors Don Quichotte et cherche l’étoile. À leur écoute, jamais en retrait, Stéphane Varupenne est François-René Cristiani.
Créé il y a deux ans, ce spectacle est très plaisant, très fin. On est dans un autre temps. Les relations des artistes entre eux sont fraternelles. Ils sont de gentils machos, comme le veut l’époque : 1969. Ils sont modestes. Tous les trois ont un grand respect du public et sont tout à fait indifférents à l’argent. Ils s’interrogent sur ceux qui percent alors, ainsi de Serge Gainsbourg qu’ils aiment bien : « Il se cherche » disent-ils.
C’est presque rien et c’est vertigineux, c’est une bulle de savon mais c’est aussi une petite musique qui vous reste longtemps dans la tête. à la librairie du Studio-Théâtre, on peut s’acheter le livre qui reprend le texte de l’entretien, agrémenté de photographies. La chanson française, la belle chanson française, c’est du grand art. La Comédie-Française aussi !
Studio-Théâtre (tél. 01.44.58.98.58), à 18 h 30 du mercredi au dimanche, durée 1 heure. Jusqu’au 12 juin.
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