CRÉÉE EN 1968, la pièce de Michel Tremblay fut présentée à Paris cinq ans plus tard. « Belles sœurs » triompha à l’Espace Cardin et, près de quarante ans plus tard, de l’autre côté de l’avenue des Champs-Elysées, au Rond-Point, en voici une nouvelle version signée René Richard Cyr. Il signe le livret, les paroles, la mise en scène, sur une musique de Daniel Bélanger.
Évidemment, la situation des femmes a beaucoup changé. Les mentalités, la société aussi. Il y a quelque chose d’étrange dans la situation : Germaine Lauzon, femme au foyer de Montréal, a gagné des timbres qu’il faut coller sur des cahiers pour les échanger contre des biens. Elle convoque ses proches, ses voisines. Quinze femmes dans une cuisine. Michel Tremblay, grand auteur traduit dans le monde entier, introduisait pour la première fois au théâtre le « joual », la langue justement inventée par les femmes du Québec. Lorsque les hommes travaillaient dans les usines, souvent tenues par des anglophones, ils revenaient à la maison et utilisaient des mots anglais. Les femmes les traduisaient phonétiquement… Ce fut le joual.
La comédie demeure savoureuse. Si les préoccupations des femmes, dans l’ensemble, ne sont plus les mêmes, les soucis, les souffrances, les sentiments demeurent pour l’essentiel les mêmes. Ainsi, ces « Belles-sœurs » nous émeuvent et nous font rire. En musique et en chansons.
Théâtre du Rond-Point (tél. 01.44.95.98.21), grande salle, à 21 heures du mardi au samedi, dimanche à 15 heures. Durée : 2 heures. Jusqu’au 7 avril. Les textes, romans et pièces de Michel Tremblay sont publiés par Actes-Sud.
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