UN HOMME en costume cravate gris, de très bonne coupe. Il est assis, face au public, sur un canapé. Un chapeau est posé à ses côtés. L’homme va s’adresser à nous. Nous prendre à témoin. On dirait un homme politique d’aujourd’hui.
Alain Françon et Gilles David ont puisé dans les textes un peu délaissés de Georges Feydeau. Il a écrit 22 monologues entre 1880 et 1916. Gilles David en dit une douzaine. Ceux de jeunesse, publiés entre 1881 et 1890.
Ce qui est irrésistible, ici, c’est d’abord l’effet de proximité. En pleine campagne électorale, ces écrits féroces d’un tout jeune homme, qui ont 120-130 ans, nous paraissent décrire notre société ! Si le monde a changé, l’homme pas beaucoup. Surtout lorsqu’il a des ambitions.
Les textes se succèdent sur un rythme vif. Gilles David est un interprète très fin qui va du sérieux à la franche clownerie avec souplesse. On s’amuse une heure durant. Le spectacle est soigné (scénographie de Jacques Gabel, lumières de Joël Hourbeigt, musique Marie-Jeanne Séréro) et plein de trouvailles spirituelles et efficaces.
Studio-Théâtre de la Comédie-Française (tél. 01.44.58.98.58, www.comedie-francaise.fr), à 18 h 30 du mercredi au dimanche. Jusqu’au 22 avril. Relâche les 7 et 8 avril. Durée : 1 h 10. On peut retrouver ces textes de Feydeau dans le volume IV du « Théâtre complet », édition Henry Gidel, Classiques Garnier.
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