IL Y A quelque chose de merveilleusement amoral et intelligent dans le caractère d’Amélie et en même temps quelque chose de parfaitement policé qui donne tout son sel à ses aventures. Qu’une jolie fille au nom aristocratique l’incarne avec ce qu’il faut d’insolence et même de désinvolture est l’un des bonheurs de cette production très divertissante. Amélie, en effet, c’est Hélène de Fougerolles, adorable et douée. Amélie est une cocotte, mais elle ne fait rien sans son papa. Et comme son papa est joué par Jacques Balutin, on est vraiment content !
Inutile de vous imposer de savantes analyses ! Faites confiance à Feydeau, à Jacques Crépineau, qui dirige le théâtre, et à Pierre Laville, qui a choisi la première version de la pièce et la met en scène. Feydeau imagine des personnages très forts et très comiques et on les accepte car ils sont très bien incarnés : voyez Stéphane Roux ou Julia Duchaussoy, voyez l’inénarrable Van Putzeboum de Serge Ridoux ou le Prince irrité de Jean-Christophe Bouvet ! Ici, tout le monde s’amuse ! Tout le monde a autant d’abattage qu’Amélie elle-même. Bruno Putzulu se fait plus benêt qu’il n’est pour être un Marcel idéal et la leçon de calcul est un moment irrésistible.
La Michodière (tél. 01.47.42.95.22, www.michodiere.com), du mardi au samedi à 20 h 30, matinées le samedi à 17 heures et le dimanche à 15 heures. Durée : 2 h 15, entracte compris.
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