LUKAS BÄRFUSS est connu en France grâce à Bruno Bayen, qui a mis en scène avec intelligence « les Névroses sexuelles de nos parents ». Tout un programme ! On retrouve on ne sait quoi de glacial et de sarcastique dans « le Voyage d’Alice en Suisse », un titre plutôt rassurant aussitôt corrigé : « Scènes de la vie de l’euthanasiste Gustav Strom ». Traduite par Hélène Mauler et René Zahnd, la pièce est construite en 24 séquences brèves que se partagent six comédiens. La distance quasi clinique qu’instaure l’auteur permet sourires et rires, mais le malaise est certain, voulu par l’écrivain comme par le metteur en scène Yvon Lapous, qui interprète Gustav Strom, directeur du Théâtre du Loup, la compagnie de Nantes qui a créé ce spectacle.
La manière dont est conduite la représentation, avec vivacité et une sécheresse calculée, donne au propos tout son poids. Une sorte de salle d’attente. Des signes médicaux sous les espèces de bocaux contenant des liquides de couleur fluo (on est un peu dans la BD) et, à une petite table, une femme qui annonce chaque séquence après un coup de sifflet. Dans cet espace style hôpital (mais tout se passe en appartement), une bande à rayures marque la frontière… de la Suisse, de la vie…
De ce que l’on a le droit de faire et de ce que l’on n’a pas le droit de faire, évidemment. Car si la Suisse autorise l’euthanasie, les questions subsistent, portées par les différents personnages. Alice et les autres. Lotte, Eva, Walter, John. Il y a de la cocasserie et de la méchanceté dans la manière dont Lukas Bärfuss mène sa « comédie ». Il évite tout discours oiseux. Il imagine, il exagère. Et les comédiens suivent sur un mode neutre, déroutant et efficace.
Théâtre La Bruyère (tél. 01.48.74.76.99), à 20 h 30 du mardi au samedi, en matinée le samedi à 15 h 30. Texte publié par L’Arche. Durée : 1 h 20 .
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série