Au musée du Luxembourg et au Louvre

Expositions royales

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Publié le 16/11/2017
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Art-Rubens

Art-Rubens
Crédit photo : MUSÉE DU PRADO/RMN-GP

Rubens (1577-1640) revient avec des « Portraits princiers » au Palais du Luxembourg (1), où il avait réalisé en 1621 les tableaux monumentaux aujourd’hui au Louvre sur la vie de Marie de Médicis, mère ou belle-mère des rois de France, d’Espagne et d’Angleterre, dont il fera tous les portraits.

Originaire d’une famille d’Anvers, Pierre Paul Rubens reçoit une éducation humaniste qui le prépare à côtoyer les grands des cours d’Europe. Parti en Italie pour parfaire sa formation, il y copie les portraits royaux de Titien et devient peintre de cour à Mantoue. Dans les Flandres, il réalise les portraits officiels des princes de Habsbourg et, lors de son séjour à Paris, ceux de Louis XIII, fils de Marie de Médicis, et de son épouse Anne d’Autriche, sœur de Philippe IV, roi d’Espagne, dont il signera aussi le portrait.

Prince des peintres et peintre des princes, il a aussi un rôle de diplomate officieux entre les Flandres et l’Espagne face à l’Angleterre, et c’est alors qu’il envoie son autoportrait au futur roi Charles Ier.

L'exposition réunit 65 tableaux. Si certains sont de l'atelier de Rubens ou d’après un portrait qu’il a réalisé, elle démontre avec majesté le fait que le portrait royal était la commande la plus prestigieuse pour un peintre.

Peintres du nord en France

Au Louvre, l'exposition « François 1er et l'art des Pays-Bas » (2) montre que le rôle très important de celui qui fut roi de 1515 à 1547 dans l’introduction du goût italien en Touraine et à Fontainebleau n'a pas occulté celui pour les peintres du nord. Ces derniers sont présents en France sur la route de l’Italie, s’adonnant à l’enluminure, la peinture, le vitrail, la tapisserie et la sculpture. Le roi collectionne tapisseries (« Jardin des délices », d’après Jérôme Bosch), pièces d’orfèvrerie et tableaux flamands. Son portraitiste officiel est Jean Clouet, dont on peut admirer les 10 panneaux répertoriés et quelques remarquables dessins préparatoires.

On trouve à Paris Noël Bellemare (vitrail de la Pentecôte à Saint-Germain l’Auxerrois), en Picardie le Maître d’Amiens, en Champagne Bartholomeus Pons, en Bourgogne Grégoire Guérard, à Lyon Corneille. Et à Fontainebleau même, où l'Anversois Leonard Thiry, collaborateur du maniériste Rosso Fiorentino, exécute des paysages inspirés de Joachim Patinir.

Au-delà de la qualité des œuvres présentées, l'exposition a le grand mérite de présenter le fruit de recherches récentes, qui va un peu à l’encontre des idées reçues.

 

 

 

 

 

(1) Jusqu'au 14 janvier. Tél. 01.40.13.62.00, museeduluxembourg.fr
(2) Jusqu'au 15 janvier. Tél. 01.40.20.50.50, www.louvre.fr

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin: 9619