THEATRE - « Une vie de rêve(s) », d’après Carl Gustav Jung

Fantaisie malicieuse

Publié le 09/01/2014
Article réservé aux abonnés
1389233931485657_IMG_119532_HR.jpg

1389233931485657_IMG_119532_HR.jpg
Crédit photo : A. RICHARD

LE SPECTACLE emprunte à divers registres et s’appuie sur un petit groupe d’artistes venus de tous les horizons. Ils ont en partage un talent fou. Ils s’amusent avec les souvenirs d’une grande figure de l’histoire de la psychanalyse, Carl Gustav Jung. Dans « Ma vie », son autobiographie, il raconte ses rêves. Les artisans d’« Une vie de rêve(s) » le rappellent, Jung disait que les songes sont « des phénomènes naturels qui ne diffèrent pas de ce qu’ils représentent, qu’ils n’illusionnent pas, ne déforment ni ne maquillent, mais qu’au contraire ils annoncent naïvement ce qu’ils sont et ce qu’ils pensent ».

Ici, le narrateur est au centre d’un dispositif très simple, et très sophistiqué dans ses détails. Simple : ces récits de rêves sont pris comme des scènes à jouer. Sophistiqué : par-delà le jeu, l’interprétation par l’acteur principal, John Arnold, et son complice, Bruno Boulzaguet, il y a la présence d’Anne Gouraud à la contrebasse et qui chante et celle de Jean-Christophe Feldhandler qui, sur toute la partie de la scène à droite (cour), a installé sa table longue couverte d’instruments de musique très étonnants. Des dispositifs à produire des sons, des bruits, et qui donnent à la représentation un supplément d’étrangeté.

Ici, chacun suit sa partition avec précision. Boulzaguet et Feldhandler sont les orchestrateurs de ce « concert » très étonnant, dans une scénographie de Delphine Ciavaldini. La présence de chacun est très importante, mais sans la plasticité miraculeuse de John Arnold, cet hommage insolent et intelligent à Jung n’aurait pas cette pertinence. Qu’il joue un enfant de 3 ans ou un vieil homme de 80, on y croit. Une heure quinze durant, sa concentration, sa capacité à passer d’un univers à l’autre, d’un personnage à l’autre, subjugue.

Le spectacle ne se donne pour le moment que quelques jours, mais n’attendez pas sa reprise : soyez parmi les premiers spectateurs !

Théâtre de l’Atalante (tél. 01.46.06.11.90, www.theatre-latalante.com), lundi, mercredi et vendredi à 20 h 30, jeudi et samedi à 19 heures, dimanche à 17 heures. Jusqu’au 13 janvier. Durée : 1 h 15.

ARMELLE HÉLIOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9291