« L’ÉCOLE DES FEMMES » est une comédie qui peut être jouée légèrement, elle a sa part de farce, mais pour peu que l’on prenne garde à ce que dit Arnolphe, on est plongé dans un malaise certain. N’avoue-t-il pas qu’il aime Agnès depuis qu’elle a 4 ans ? N’est-il pas un homme d’âge mûr qui séquestre une jeune fille pour son plaisir et pour, littéralement, la consommer !
Tout cela est présent dans la mise en scène de Philippe Adrien, mais parce qu’il a choisi une Agnès blonde, fraîche, jeune, mais qui n’a rien d’une toute petite fille, on tient à l’arrière-plan ce qui est ambigu. C’est présent, mais on s’intéresse à d’autres traits de la comédie.
Tout se joue dans un joli décor, harmonieux, imaginé par Jean Haas, avec espaces libres et espaces d’enfermement. Costumes, musique, son, lumières, tout est soigné. La distribution est bonne, le couple des serviteurs est cocasse, les amis d’Arnolphe très bien tenus, même si l’on peut se demander pourquoi Adrien choisit de faire des hommes qui tiennent la clé du dénouement, des religieux particuliers. Vous verrez !
C’est toujours le trio qui est intéressant. Ici, Arnolphe est un homme sincère, sincèrement amoureux, ce qui n’interdit pas la férocité. Son désespoir touche. Patrick Paroux est très bien. Agnès, telle que l’incarne Valentine Galey, possède une charmante autorité, mais tout ce qu’a créé Molière noue le cœur : la scène des maximes demeure terrible et Philippe Adrien imagine même que son geôlier l’entrave… comme un ogre obsédé et effrayant. Face à elle, l’Horace de Pierre Lefebvre est épatant. Une présence, un charme, une grâce, tout fait de lui un parfait séducteur et l’incarnation de la jeunesse et de la joie.
Un spectacle intelligent, maîtrisé. Il plaira aux jeunes qui découvrent la pièce comme à tous ceux qui l’ont vue très souvent.
Théâtre de la Tempête (tél. 01.43.28.36.36, www.la-tempête.fr), du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 16 heures. Durée : 2 heures. Jusqu’au 27 octobre.
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