GILDAS BOURDET avait monté « la Reine de beauté de Leennane » il y a quelques années, révélant un auteur né en 1970 qui est un peu un rejeton de Synge. Il s’intéresse à un monde contemporain rural, peint une société pauvre, des sentiments âpres, des personnages très humains. Ici, deux frères qui sont des analphabètes du sentiment, des frustrés, des solitaires. Ils vivent ensemble en ennemis terribles, prêts à toutes les mesquineries, les jalousies, les violences.
Mais si Valene (Bruno Solo) et Coleman (Dominique Pinon) sont intéressants, c’est parce que, par-delà le vertige de l’agressivité, la guerre, il y a entre eux une fraternité profonde. Le premier est le plus adapté. Il travaille, sort, met sa passion dans des figurines qu’il collectionne. L’autre ronge son frein, sans boulot, sans avoir rien connu de la vie, vieux puceau dont son frère se moque sans cesse. Les autres personnages : le Père Welsh (Pierre Berriau), alcoolique et désespéré, Girleen (Elsa Rozenknop, touchante), jeune fille au grand cœur, commentent les faits, enterrements et rêves des uns et des autres.
C’est mélodramatique, excessif. C’est bien joué, mis en scène avec finesse par Ladislas Chollat. Tout tient à l’intelligence de Bruno Solo, fin, profond, précis, et de Dominique Pinon, rugueux et vulnérable. Leur affrontement et leur entente sont le sel de la représentation.
Marigny (tél. 01.53.96.70.00), à 21 heures du mardi au samedi, à 17 heures samedi. Durée : 1 h 55. Texte publié par « l’Avant-scène théâtre », n°1307 (12 euros).
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