De 1789 à 1914, plus d’un millier d’artistes hollandais se rendent en France, attirés par la Ville Lumière et le dynamisme de sa vie artistique. En collaboration avec le musée Van Gogh d’Amsterdam, le Petit Palais (1) en présente 9 (dont Van Gogh, Van Dongen, Mondrian) qui ont tissé des liens avec leurs contemporains, illustrant ainsi leurs influences réciproques.
Gérard van Spaendonck (1746-1822) apporte avec ses natures mortes florales la minutie dans les détails et le raffinement des couleurs. Il reste à Paris et, professeur au Muséum et ami de David, il facilite l’accueil d’autres peintres hollandais. Ary Scheffer (1795-1858) est le peintre romantique attitré de Louis Philippe. Son atelier, aujourd’hui musée de la Vie romantique, est un lieu de rencontre culturel du Tout-Paris et il y expose des artistes français, dont Théodore Rousseau.
Le bohème Johan Jongkind (1819-1891) est accueilli à son arrivée dans l’atelier d’Isabey, qui l’emmène en Normandie, où il rencontre Boudin et Monet et, bien qu’il recompose en atelier tous ses paysages, il est considéré comme le précurseur des impressionnistes. Jacob Maris (1837-1899), très influencé par l’école de Barbizon, sera un des grands représentants de l’école de La Haye. Frederik Kaemmerer (1839-1902), lui, restera à Paris et, engagé par la galerie Goupil, se fera une grande réputation.
George Breitner (1857-1923) est l'un des rares impressionnistes hollandais. Son ami Vincent van Gogh (1853-1890) découvre à Paris l’éclat de la couleur sous l’influence de Degas, Signac et Seurat, et devient lors de son séjour néo-impressionniste.
Kees van Dongen (1877-1968), à l'origine dessinateur de presse, peint la vie de Montmartre avec ses compositions de foule et de cabarets très colorées et dynamiques, avant de devenir un portraitiste mondain. Pour Piet Mondrian (1872-1944), Paris, à travers le cubisme de Picasso et de Braque, est le catalyseur de son abstraction, qu’il développera pleinement après la première guerre mondiale.
Les fils de la vie
Au Centre Pompidou (2), première rétrospective de l'artiste américaine Sheila Hickx, née en 1934 et installée à Paris depuis 1964. De ses études à Yale, élève de Josef Albers, un ancien du Bauhaus, elle retient la tradition moderniste qui favorise le passage entre l'art et la vie. Après un voyage au Pérou, où elle découvre les tissus précolombiens, les fils et les matières seront ses matériaux.
L'œuvre de Sheila Hickx est une histoire parallèle de l’histoire de l’art. Elle refuse d’être enfermée dans l’art textile et cherche une immersion directe dans les formes. Elle peut être à la fois pratique et inspirée par des chamans, travailler avec ses colonnes architecturales pour les plus grands espaces sans cesser, avec ses « Minimes » d’être sur son petit métier à tisser à transcrire ses souvenirs et ses émotions.
Ses matériaux vont du plus sophistiqué au plus simple, comme pour le tapis de prière marocain – elle dit qu’elle a même connu le mouton qui a fourni la laine. Ses sculptures souples et colorées exaltent la matière et prennent des formes différentes selon le lieu d’exposition. Rien n’est figé, elles s’adaptent à la vie.
(1) « Les Hollandais à Paris, 1789-1914 - Van Gogh, Van Dongen, Mondrian… », jusqu'au 13 mai, tél. 01.53.43.40.00, www.petitpalais.fr
(2) « Sheila Hickx. Lignes de vie », jusqu'au 30 avril, tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr
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