Les premières natures mortes et la série « Portraits avec symbole », où Irving Penn cale ses célébrités (Marcel Duchamp, Truman Capote, Stravinsky) dans un coin de mur ou sur un tapis, lui assurent une grande réputation – et 60 ans de collaboration avec « Vogue », dont 165 couvertures –, grâce à son sens de la composition et des volumes associé à une approche minimaliste.
Le photographe est envoyé au Pérou pour un reportage de mode et en 1950 à Paris pour les collections des grands couturiers. Mais ses succès ne l’empêchent pas de mener un travail personnel. À Cuzco, il réalise une centaine de portraits des habitants dans leur costume traditionnel et à Paris une série sur les petits métiers qu’il poursuivra à Londres et à New York.
Irving Penn travaille toujours avec un éclairage naturel et avec un fond de rideau de théâtre qui se prolonge sur le sol, formant une courbe ininterrompue qui donne une intemporalité au sujet. Contrats publicitaires, portraits psychologiques (Miro et sa fille, Marlene Dietrich) sont très recherchés, contrairement à ses nus, à l’aspect poudreux.
À la fin des années 1960, Penn retourne en Italie et en Afrique, où il s’était engagé au cours de la deuxième guerre mondiale, ainsi qu'en Asie. Réalisés dans un studio improvisé, World in a Small Room, ses portraits prennent une tournure ethnographique. Dans les années 1970 il s’intéresse aux mégots de cigarettes et autres détritus ramassés sur les trottoirs, donnant à ces objets de caniveau, par leur recomposition, le statut de nature morte.
Le photographe Edward Steichen a été l'un des premiers à mettre en avant son regard si personnel : « Comme le sculpteur, il compose les figures et les choses par rapport à l’espace plutôt que par rapport au rectangle de l’épreuve photographique. » Une méthode appliquée à ses portraits, à la haute couture et aux natures mortes, à laquelle il ajoute « un élagage constant de la grande scène » pour saisir l’essentiel.
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À la Maison européenne de la photographie (2), 50 ans de fragilité et de mémoire autour du monde du couple Anne et Patrick Poirier et, en partenariat avec l’Institut du Monde Arabe et des galeries du quartier, la deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain.
Au Centre Pompidou (3), « Règle du jeu » pour la photographe finlandaise Elina Brotherus, entre le jeu qui permet toutes les libertés et les règles qui les organisent et les limitent. Une vision du passage de l’enfance à l’âge adulte.
(1) Jusqu'au 29 janvier, tél. 01.44.13.17.17, www.grandpalais.fr
(2) Jusqu'au 2 octobre, tél. 01.44.78.75.00, www.mep-fr.org
(3) Jusqu'au 22 octobre, tél. 01.44.78.12.33, www.centrepompidou.fr
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