Mise en scène
Un jeune metteur en scène remarqué dès ses premiers travaux (« Une saison en enfer ») et qui avait frappé le public avec Platonov, il y a deux ans, à Vanves. Il est bien qu’une grande institution nationale mise sur lui. Mais, débordé par des moyens importants, Benjamin Porée s’égare un peu dans des scènes lourdes et maladroites (la fête) et un dispositif scénique qui oblige à un entracte très long, dans une représentation elle-même copieuse.
Ces réserves posées, demeure un spectacle, inégal et très inégalement joué, mais qui mérite d’être applaudi, car il y a là un amour du théâtre qui est enthousiasmant. « Platonov » est la première pièce du très jeune Tchekhov. Elle s’intitula d’abord « Sans père ». Elle contient en germe toutes les pièces à venir, des thématiques reprises. « Ivanov », « les Trois sœurs », « Oncle Vania », « la Cerisaie », « la Mouette », on a le sentiment de réentendre des grandes pages que l’on connaît. « Platonov » fascine les metteurs en scène et c’est une pièce qui, de Vilar à Lacascade en passant par Garran, Mesguich, Lassalle, Lavaudant, Lasne, sans oublier Mikhalkov et Chéreau, qui en firent des films, a fait naître bien des passions.
Platonov est un peu un héros par défaut. Instituteur, jeune marié, père d’un enfant, il se perd. Dans l’alcool, la séduction, la provocation, la lâcheté, la faiblesse. Il séduit tout le monde, et c’est le mystère de la pièce et ce qui fascine. Le tout sur fond d’une société qui se délite, avec des indolents qui s’ennuient et des pauvres très humiliés.
On ne fera pas ici le détail des personnages, très nombreux et incarnés avec plus ou moins de bonheur. Mais l’ensemble est cohérent et la partition de Platonov est très bien tenue par Joseph Fourez. Dans les parcours principaux, et notamment celui des femmes, si importantes, les comédiennes ont déjà de beaux caractères.
Ateliers Berthier de l’Odéon ( tél. 01.44.85.40.40, www.theatre-odeon.eu), à 19 heures en semaine et 15 heures le dimanche. Durée : 4 h 30, entracte compris. Traduction chez Babel. Jusqu’au 1er février.
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