La méthode tgSTAN

UNE FORÊT de haubans, des voiles à hisser ou affaler : avec tgSTAN, on ne peut oublier que les marins ont été les premiers techniciens du théâtre. Un plateau est comme le pont d’un voilier. On s’embarque.

tgSTAN, rappelons-le, est un collectif. En 1989, quatre jeunes comédiens issus du conservatoire d’Anvers fondent un groupe. Comme ils ne savent pas comment s’appeler, ils choisissent de dire : « Stop thinking about names ». Soit STAN, et tg comme théâtre et comme groupe. Ils sont quatre au départ toujours présents. Ils sont l’armature d’un travail dans lequel ils ont, au cours du temps, enrôlé d’autres talents.

Leur art est de « déconstruire » et de recomposer. Ils n’appauvrissent pas les œuvres mais en extraient les sucs les plus précieux. Le ton, même s’ils jouent des drames, est souvent blagueur. Cela n’interdit pas la mélancolie, la gravité.

« Les Estivants » est l’histoire d’un groupe d’hommes et de femmes de la classe moyenne qui passent ensemble un moment dans des datchas. Ils sont cultivés, ils ont des rêves, des frustrations aussi, dans leurs vies sexuelles, amoureuses, professionnelles. L’ennui, l’alcool, la médisance, l’envie, les chagrins, tout les conduit à des disputes, des explosions qui conviennent bien au tempérament des neuf interprètes réunis. Dans ce style de travail collectif, le spectateur, parfois, a le sentiment de ne pas tout saisir. Mais la joie du jeu, l’humour, l’intelligence du propos et l’œuvre de Gorki, puissante, ancrée dans son temps mais universelle, font le bonheur du public.

Théâtre de la Bastille (tél. 01.43.57.42.14, www.theatre-bastille.co) dans le cadre du festival d’Automne, à 21 heures du mardi au samedi jusqu’au 17 novembre, relâche le 14. Durée : 2 h 30 sans entracte.