* Il y a tout juste 50 ans, le saxophoniste Stan Getz enregistrait, avec Joao et Astrud Gilberto, un disque éponyme et historique, qui lançait le mariage entre la bossa nova et le jazz et une mode qui est toujours d’actualité. À preuve, le dernier CD de Stacey Kent, « The Changing Lights » (Parlophone). Mêmes ingrédients mélodiques, y compris la reprise d’un succès planétaire, « One Note Samba » (« Samba de una nota »), même approche, avec l’aide de son mari le saxophoniste/flûtiste anglais Jim Tomlinson, même esprit. Mais la comparaison s’arrête là, car, avec sa voix monotone et monocorde, la chanteuse américaine – dont le disque est tout de même en train de battre des records de vente – n’arrive à aucun moment à insuffler un peu de chaleur et de convivialité à la brésilienne dans sa démarche (1).
* Les vraies fiançailles entre le jazz et la bossa, il faut plutôt aller les chercher du côté de Manu Le Prince. La chanteuse française, qui fut longtemps mariée au batteur brésilien Tatau Caetano et qui partage sa vie entre Paris et Rio, rend, dans « Bossa Jazz For Ever » (Sous la ville/Socadisc), un vibrant hommage au compositeur Johnny Alf, un des pionniers du mouvement Nouvelle Vague, resté dans l’ombre de la trinité Jobim-Gilberto-Vinicius et décédé en 2010 à 80 ans. Et pour réussir son pari, Manu, qui possède une belle, fluide et chaude voix capable de descendre dans les graves, a fait appel à Idriss Boudrioua, saxophoniste-arrangeur d’Alf pendant trois décennies. Le voyage musical pour Rio, ses plages, ses Cariocas, ses Girls From Ipanema, c’est incontestablement avec la sensuelle et chaleureuse Manu Le Prince qu’il faut le faire (2).
* Anne Ducros a toujours voué une très grande admiration à Ella Fitzgerald, d’où un beau projet, « Ella… My Dear », gravé voici quelques années avec un grand orchestre, après un passage à la Star Académie, sur TF1, en tant que… professeur de chant. Élevée dans le chant classique et baroque, définitivement convertie au jazz, elle rend aujourd’hui hommage, avec « Either Way - From Marilyn to Ella » (Naïve), à deux grandes chanteuses. Si le côté Marilyn Monroe est relativement attrayant, la version Ella Fitzgerald est plus proche de la redite – le big band en moins – que d’une réelle nouvelle approche des standards du jazz. Il semblerait que le sujet soit épuisé et qu’Anne Ducros, dont les qualités et le talent sont immenses, doive s’engager désormais sur d’autres chemins vocaux (3).
(1) Tournée en France : Lyon le 26 octobre, Nantes le 7 novembre, Montpellier le 12, Marseille le 14, Paris (Olympia) le 15, Antony le 16 et Nice le 1er décembre.
(2) Paris (Caveau des Légendes), le 12 octobre.
(3) Paris (Bobino), le 4 novembre.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série