Pierre Notte est un personnage à part du monde du théâtre. Il a été journaliste, il a été secrétaire général de la Comédie-Française. Il est depuis 2009 conseiller littéraire et artiste associé au Rond-Point. Il a monté nombre de ses pièces dans cette institution, dévolue par Jean-Michel Ribes aux écritures contemporaines.
En cet automne, on le retrouve, seul en scène, avec un réjouissant opus qu’il a créé l’été dernier au festival off d’Avignon, « l’Effort d’être spectateur » (Les Solitaires intempestifs, 15 €), une plongée joyeuse dans le petit monde du théâtre aujourd’hui (1). Une fausse conférence, tenue par Pierre Notte lui-même, excellent interprète et compositeur à ses heures. Cela donne au spectacle, conçu sous le regard de la sagace Flore Lefebvre des Noëttes (qui a raconté sa vie sur les planches avec intelligence), une plasticité particulière. C’est Pierre Notte, d’ailleurs, qui signe les musiques qui accompagnent ce moment jubilatoire.
L’auteur-interprète balaie les comportements des spectateurs et des artisans du théâtre. Il égratigne au passage quelques esprits forts de la mise en scène. Très proche du public, dans la petite salle du Rond-Point, il joue, pieds nus, de tout son corps et de son visage expressif. Il s’amuse. C’est lucide et de mauvaise foi, c’est véridique et délirant. C’est l’amour du théâtre qui s’exprime. Pierre Notte jongle avec des observations, des analyses, des sentiments, avec une virtuosité qui enchante. On a son plein de théâtre en à peine plus d’une petite heure jubilatoire.
Avec des enfants
Jubilatoires également , deux spectacles joués par des enfants. Pour tous les publics. D’une part « la Dispute » de Mohamed El Khatib (2). Une commande du Théâtre de la Ville, qui, sous l’impulsion d’Emmanuel Demarcy-Mota, fait une belle place au jeune public. L’auteur a réuni des enfants de 8 ans (ils en ont aujourd’hui 9 !) et les a écoutés. Ils ont un lien : leurs parents ont divorcé et l’une n’a jamais connu son père. Ils sont donc des artisans de cette « Dispute », qui parle des signes qui leur avaient fait tout comprendre. Leur maturité, leur dignité, leur humour, leur force morale — car ces enfants souffrent mais font face —, tout ici force l’admiration et fait naître une forme véritable de théâtre.
Autre production particulière qui réunit des enfants et des adolescents, la reprise du travail mené par le danseur et chorégraphe Thierry Thieû Niang et Jean Bellorini, au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, sur les Sonnets de Shakespeare (3). Un bijou de spectacle, drôle et grave, plein d’imagination et source d’émotions profondes. À voir ou revoir.
(1) Théâtre du Rond-Point, jusqu'au 1er décembre (puis en tournée jusqu'en avril), à 18 h 30 du mardi au samedi, dimanche à 15 h 30. Durée 1 h 15. Tél. 01.44.95.98.21, theatredurondpoint.fr
(2) Théâtre de la Ville à l’Espace Cardin, jusqu’au 1er décembre (puis en tournée, dans toute la France avec des représentations de fin de semaine afin de ne pas compromettre les études). Durée 1 heure. Tél. 01.42.74.22.77, theatredelaville-paris.com
(3) Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, les 22, 23, 29, 30 novembre. Tél. 01.48.13. 70.00, theatregerardphilipe.com
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