ARTS - À Versailles

Le château remeublé

Publié le 23/09/2011
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Crédit photo : CHÂTEAU DE VERSAILLES/J.-M. MANAÏ

SI LA RÉVOLUTION préserva le Château de Versailles, un décret de la convention ordonna en 1793 la vente de son mobilier. La vente de 17 000 lots dura 1 an et, heureusement, certains furent épargnés pour contribuer à l’instruction publique et pour meubler les révolutionnaires. Ce n’est qu’au début du XXe siècle, sous l’impulsion du conservateur Pierre de Nolhac, qu’après avoir rétabli les décors du château, se posa la question de le remeubler. Grâce à un travail d’inventaire minutieux, à des donations et achats judicieux et à une politique volontariste, exigeant que tous les meubles provenant du garde-meuble royal et qui avaient échappé aux ventes ou d’autres équivalents à ceux disparus ou exilés retournent à Versailles.

Depuis2007le Mobilier national a permis le retour de 120 pièces. Cet ensemble fait l’objet de la première partie de l’exposition, dans l’appartement de Madame de Maintenon. Tapis de la Savonnerie livré en 1757 après trois années de travail et qui reprend en bordure les motifs de la chambre de la Dauphine, paravent en bois doré de Georges Jacob du cabinet de Marie-Antoinette de 1783, décor de l’antichambre du grand couvert de la reine avec une tapisserie tissée sous Louis XIV de la même suite que celle qui était en place à la veille de 1789, ainsi que des banquettes garnies de tapis de la Savonnerie, pendules et cartels de prestigieux horlogers de la fin du règne de Louis XV, vases de Valadier livrés à Madame du Barry, sa favorite, en 1773.

Mais comment Versailles serait-il meublé aujourd’hui si le château était une résidence officielle ? En conservant des décors et mobiliers d’époque auxquels viendrait s’ajouter, comme ce fut le cas sous la monarchie, la création contemporaine. Les appartements du Dauphin, fils de Louis XV, et de la Dauphine accueillent, venus des Manufactures nationales, des tapis de la Savonnerie (d’après Claudio Parmiggiani, Cécile Bart et Gottfried Honegger) et des tapisseries (d’après Antonia Torti et Raymond Hains). L’atelier de recherche et de création du Mobilier national, créé en 1964 par Malraux, présente des bureaux d’Ettore Sottsas et de Pierre Paulin, une salle à manger de Marc Held, un salon de Richard Peduzzi, du mobilier de Pillet. Ce Versailles revisité pourrait en déconcerter certains !

Le château de Versailles raconte le mobilier national, Quatre siècles de création

Château de Versailles

Jusqu’au 11 décembre 2011

CAROLINE CHAINE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9010