QUARANTE ANS d’histoire, c’est peu, mais l’évolution technique a été telle que le jeu vidéo est devenu un loisir incontournable. On est passé des premiers gros carrés blancs à la haute résolution et à la 3D, des simples bips électroniques à des bandes sonores originales, des manettes à un seul bouton à des consoles qui détectent les mouvements des joueurs et qui deviennent eux-mêmes interface de jeu.
Réalisée chronologiquement sous l’égide de la Réunion des Musées nationaux, l’exposition raconte cette histoire depuis l’apparition du célèbre Pong en borne d’arcade conçue par Atari en 1972 et la toute première console commerciale, l’Odyssey de Magnavox. Chaque jeu – jouable dans sa version originale – est accompagné d’un descriptif le replaçant dans son contexte historique. Tous les publics sont concernés, car si l’âge moyen des 28 millions de joueurs en France est de 35,6 ans, de plus en plus de natifs numériques ont pris goût aux jeux vintage.
Pour le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, le jeu vidéo est une « industrie culturelle qui a acquis, avec son croisement avec l’art, une authentique dimension créative ». Depuis 1992, la Bibliothèque nationale de France (BnF) rassemble, par le biais du dépôt légal, la totalité des logiciels édités. Le marché est en constante progression et pourrait atteindre 73 milliards de dollars (54 milliards d’euros) en 2013 –sans compter les consoles !
Et ce n’est pas fini. Le secteur se prépare un avenir dans lequel le virtuel se confondra de plus en plus avec le réel. Avant, il n’y avait que l’ordinateur et/ou la télévision ; désormais, il y a les smartphones, les tablettes et le « Cloud » et les gigantesques serveurs qui éliminent les problèmes de stockage : un Gamer pourra ainsi débuter une partie sur son smartphone dans les transports en commun, la poursuivre sur sa télévision et la finir chez un copain, le tout en ligne.
Bientôt, le joueur sera partie prenante et deviendra, avec un casque sur la tête, sans quitter son fauteuil, un véritable acteur. Selon les spécialistes, il ne fait aucun doute que « d’ici une vingtaine d’années, on sera tous en holographique ». Sachant que le jeu du futur sera « connecté et social » : l’exemple venant de Facebook, qui est devenu la plus grosse plateforme de jeu au monde, avec quelque 300 millions d’utilisateurs, dont 100 millions pour « Citiville », un chiffre atteint en seulement 40 jours alors qu’il a fallu 4 ans à Facebook pour avoir autant de membres et 15 ans à Microsoft.
* Les hits de l’année
Gears of War 3, Forza Motorsport 4, Uncharted 3, The Elder Scrolls V Skyrim, Rage, Battlefield 3, My Body Coach 2, Mario Kart 7, Batman Arkham City..., la liste des jeux vidéo à grand succès de l’année est longue.
La princesse Zelda est de retour sur la console Wii de Nintendo avec « The legend of Zelda : Skyward Sword ». Dans ce nouvel opus tout en couleurs pastel, qui célèbre les 25 ans du jeu et démarre dans une cité perdue dans les nuages, la belle est kidnappée et Link, son héros, descend sur Terre pour la sauver. La magie à portée de wii-motion qui détecte, pour la plus grande joie des enfants petits et grands, les mouvements de la main de manière plus précise.
Autre grand retour, celui du plombier sautillant avec « Super Mario 3D Land », qui devrait lancer véritablement la carrière de la console 3DS de Nintendo. Le jeu est en quelque sorte un Best Of des Super Mario précédents et, s’il s’adresse d’abord aux enfants, il est parfaitement ludique et il exploite à merveille l’effet 3D relief.
Sega n’est pas en reste, qui, pour fêter les 20 ans du hérisson bleu, vient de sortir « Sonic Generations » sur Xbox 360, PS3 et PC. Une sorte de compilation des meilleurs moments de la série mais revisitée de façon originale : le joueur en effet incarne à la fois l’ancien Sonic, dans des niveaux plate-forme en 2D, et le récent, dans des environnements 3D à la cadence encore plus rapide.
On ne saurait oublier les lapins, qui, avec leurs grandes oreilles et leur petit cerveau, ont fait les beaux jours des débuts de la Wii et qui, cinq ans plus tard, en remettent une couche avec Kinect. Pour « Les Lapins Crétins partent en live », Ubisoft s’est contenté de proposer une suite de mini-jeux toujours déjantés mais dont on fait le tour trop vite. On en redemande en vain.
* Jusqu’au 9 janvier, tous les jours sauf mardi de 12 à 22 heures (fermeture à 18 heures les 24 et 31 décembre, fermé le 25 décembre). Tarif : 8 euros, gratuit jusqu’à 5 ans inclus.
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