Delacroix au Louvre (1), ce sont 180 œuvres présentées en collaboration avec le Metropolitan Museum of Art de New York.
Dès la première salle, avec « Dante et Virgile aux Enfers », les « Massacres de Scio », « la Liberté guidant le peuple », « la Bataille de Nancy », tous réalisés en grand format et exposés aux Salons des années 1820, on sait que l’on est devant une figure majeure de la peinture française. Delacroix est dans la trentaine, rejette sa formation néoclassique et se veut novateur. Il veut la gloire et sa carrière va durer 40 ans.
Il illustre en lithographie Goethe et Shakespeare, regarde les paysages de Constable et les portraits de Thomas Lawrence lors de son voyage à Londres en 1825, s’empare de la palette de Rubens avec « la mort de Sardanapale » et c’est un échec qui ouvre pour lui une période de doute…
Son séjour au Maroc avec le comte de Mornay en 1832 lui offre un nouveau monde. « Les Femmes d’Alger dans leur appartement » et ses merveilleux carnets témoignent de son émerveillement. Commence alors une période de 20 ans d’une richesse incroyable. De grands décors allégoriques inspirés de l’histoire universelle pour les Palais Bourbon et du Luxembourg et pour la galerie d’Apollon au Louvre, les chasses aux fauves, un triomphe avec « la Chasse aux lions » à l’Exposition universelle de 1855. Des compositions florales loin du courant réaliste de ses contemporains, Rosa Bonheur et Courbet, et des scènes religieuses de douleurs (« le Christ au tombeau ») inspirées de Rubens ou de Rembrandt dans des atmosphères sombres.
Les dernières années sont consacrées à des petits paysages de fantaisie, à une peinture de souvenirs un peu nostalgique. Et à un retour au religieux avec les fresques de l’église Saint-Sulpice (dont « la Lutte de Jacob avec l'ange »), toujours à voir sur place. Sa dernière demeure toute proche, devenue le musée Delacroix, conserve son journal et présente la genèse de ces peintures et d'autres qu'elles ont inspiré dans une exposition intitulée « Une lutte moderne – De Delacroix à nos jours » (2).
Des Pharaons au XXIe siècle
Si Delacroix a trouvé au Maroc ce que ses prédécesseurs recherchaient dans l’antiquité gréco-romaine, il est contemporain de « l'épopée du canal de Suez », sur laquelle se penche l'Institut du monde arabe (3). L'aventure avait commencé avec le pharaon Sésostris III en 1850 avant JC et, pendant vingt siècles, le canal sera régulièrement ensablé et remis en état. Avant la concession signée en 1854 avec Ferdinand de Lesseps et le début des travaux en 1859, il y aura eu les projets des Vénitiens, de Bonaparte et des Saint-Simoniens.
Dix ans pour creuser le canal. Une inauguration en 1869 qui réunit la plupart des souverains du temps. Une concession dont 44 % reviendra à l’Égypte, rachetée par les Anglais en 1882 lorsqu’ils répriment une révolte. Nationalisation par Nasser en 1956, suivie de l’expédition franco-anglo-israélienne contrecarrée par les Russes et les Américains. La paix avec Israël après les guerres de 1967 et du Kippour en 1973. Approfondissement et élargissement sur 72 km en 2015. Le canal, aujourd’hui de 193 km, a traversé le temps.
(1) Jusqu'au 23 juillet, www.louvre.fr
(2) Jusqu’au 23 juillet, www.musee-delacroix.fr
(3) Jusqu'au 5 août, tél. 01.40.51.38.38, www.imarabe.org
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