Classique
Œuvre méditative dans laquelle le violoncelle est plus un contrepoint de l’orchestre qu’un instrument concertant, la « Symphonie pour violoncelle et orchestre », opus 68, de Benjamin Britten, était une commande du violoncelliste soviétique Mstislav Rostropovitch. Les deux hommes étaient liés, au moins par six œuvres dédiées à l’immense violoncelliste, qui avait prophétisé : « Je vous jure que le temps de Britten viendra. »
Dans cette étude sur la sonorité où s’exprime toute la complexité de la palette sonore de Britten, seule la cadenza est une concession à la convention de la forme concerto. C’était à la fois la pièce de résistance et peut-être ce que l’Orchestre de Paris a le moins bien réussi d’un concert dirigé par le très charismatique David Zinman, avec comme soliste Gautier Capuçon.
Un défi
C’est un défi que d’afficher en une soirée deux opéras de chambre que dix-sept ans séparent et que seul relie le fait d’être inspirés par Henry James. En durée, cela équivaut à un opéra de Wagner et c’est un quasi-exploit s’agissant d’un compositeur dont la qualité est la concision ! L’excellence musicale et la finesse des mises en scène de Walter Sutcliffe récompensaient largement de l’effort.
Pour « Owen Wingrave », Sutcliffe et son décorateur costumier Kaspar Glarner ont voulu coller au plus près de l’essence de l’œuvre, commandée à Britten par la BBC et créée à la télévision en 1971 avant d’être donnée deux ans plus tard sur scène à Londres. Des panneaux coulissants créent des plans enchaînés. L’efficacité de la mise en scène réside dans une direction d’acteurs parfaitement claire, qui tire le meilleur des chanteurs.
Si « Owen Wingrave » ne pose pas de problème particulier, sinon celui de rendre crédible un drame familial qui paraît dans notre monde si violent d’aujourd’hui bien désuet, « le Tour d’Écrou », avec ses fantômes, est plus compliqué. Sutcliffe suggère parfaitement les non-dits, sans rien faire jouer aux chanteurs qui puisse influencer l’opinion du spectateur.
La distribution d’« Owen Wingrave » fonctionne comme un ensemble homogène, sans grande individualité, hormis le soprano estonien Kai Rüütel, très lyrique dans le rôle ingrat de Kate. Celle du « Tour d’écrou » était largement supérieure, avec deux excellentes interprètes pour la Gouvernante et Mrs Grose, Anita Watson et Anne Marie Owens, aux voix très tranchées, et, pour les deux orphelins, Matthew Price et Eleanor Maloney, impeccables. Mais la plus belle surprise musicale est venue de l’orchestre, avec deux petits effectifs de solistes de l’Orchestre du Capitole, d’une splendeur instrumentale et d’une précision inouïes, dirigés magistralement par le chef britannique David Syrus.
La prophétie de Rostropovitch s’est réalisée : Britten est aujourd’hui en passe de devenir partie intégrante du répertoire de tous les théâtres lyriques.
Prochain spectacle du Capitole de Toulouse : « Doña Francisquita », zarzuela d’Amadeo Vives, du 23 au 31 décembre. Tél. 05.61.63.13.13, www.theatreducapitole.fr.
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