LORSQUE L’ON pénètre dans la salle de l’Odéon, le plateau immense s’offre à notre vue. Des amoncellements de chaises d’école, bois et tubulure métallique ou des figures que l’on devine. Sur le sol, un tapis de poudre sombre. Quelque chose comme cela. Au fond, des petites tables et quelques lumières. On devine un homme. Peut-être se maquille-t-il ? En tout cas, à sa tignasse sombre en désordre, on reconnaît Nicolas Bouchaud.
Pas de spectacle de Sivadier sans Bouchaud, sa haute silhouette, sa peau de beau brun, son énergie époustouflante. Il est même, le plus souvent, collaborateur artistique. C’est le cas pour ce « Misanthrope » dont il joue le rôle-titre. Alceste n’a pas de rubans verts, mais une jupe, tout comme Oronte (Cyril Bothorel). Philinthe (Vincent Guédon), lui, est en costume d’aujourd’hui. Les filles ont des robes. Éliante (Anne-Lise Heimburger) est en bleu-vert, Arsinoé (Christèle Tual) en rouge éclatant ; elle se déplace en un équipage fait des mêmes chaises qui sont la base scénographique. Célimène (Norah Krief) en noir et doré. Citons encore Stephen Butel, Acaste, Christophe Ratandra, Clitandre.
Comment dire ? On pourrait être dans le préau d’une école et des élèves improviseraient avec ce qu’ils auraient sous la main… C’est Molière joué par des potaches. Nous n’avons pas lu les notes d’intention des artisans de ce spectacle qui enthousiasme une grande partie du public, et en particulier les jeunes. C’est énorme !
On peut pinailler. Demeure l’interprétation très précise de chaque partition malgré la dépense physique toujours exigée et les mille et une occupations dévolues aux acteurs. Nicolas Bouchaud impose son art grand du théâtre. C’est un art personnel, audacieux, en accord profond avec l’esprit de Jean-François Sivadier. Un art unique, joyeux, qui se joue des difficultés de la langue comme sur un tréteau ou… dans une cour de récré !
Théâtre de l’Odéon (tél. 01.44.85.40.40, www.theatre-odeon.eu), du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 15 heures. Jusqu’au 29 juin. Durée : 2 h 30 sans entracte.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série