Livres
Organisé tous les deux ans afin de promouvoir la littérature de l’« Amérique oubliée », le festival America attire aussi les vedettes. On attend ainsi pour cette 7e édition Margaret Atwood, Richard Ford, Nancy Huston ou Dany Laferrière, pour un hommage particulier aux littératures francophones d’Amérique du Nord (Québec, Acadie, Louisiane, Haïti, Manitoba, Nouveau-Brunswick et Saskatchewan).
Sur les 70 auteurs d’Outre-Atlantique invités, 21 sont inscrits dans notre rentrée littéraire. Plusieurs de ces traductions réservent de belles découvertes. Honneur à la Canadienne Margaret Atwood, qui, dans « MaddAddam » (Robert Laffont), met en scène une Terre apocalyptique après qu’une épidémie a presque anéanti la population et que les quelques survivants affrontent des Painballers ultraviolents et des porcons géants.
Débutante remarquée, l’Américaine Jami Attenberg revisite avec brio le roman familial dans « la Famille Middlestein » (les Escales), qui se déroule autour d’une mère obèse et diabétique, que son mari vient de quitter en découvrant les affres du speed dating, et deux enfants qui s’en sortent plutôt mal que bien.
Journaliste spécialisée dans le système carcéral, l’Américaine Rene Denfeld nous introduit sans ménagement dans le couloir de la mort où attendent le narrateur, observateur muet ballotté d’hôpital psychiatrique en prison, ou encore York, enfant martyr devenu assassin qui refuse la grâce : « En ce lieu enchanté » (Fleuve Éditions) nous fait vivre une injection létale en temps réel.
Le héros de « Nos disparus » (Le Seuil), de Tim Gautreaux, est originaire de la Nouvelle-Orléans. Son père lui a sauvé la vie avant d’être assassiné, son fils a été emporté par la fièvre à l’âge de 2 ans, il ne peut empêcher le kidnapping d’une petite fille… Une réflexion sur le poids de la faute, le pardon et la rédemption.
L’auteur de « Féroces », Robert Goolrick, signe, avec « la Chute des princes » (Anne Carrière), un mémorable tableau des années 1980, lorsque l’argent coulait à flots. Jeune loup de Wall Street séduisant et sans complexe, amateur de drogue et de sexe, le narrateur est allé au faîte de la réussite et des plaisirs avant le licenciement, le divorce, l’internement et, pire, le retour à la normalité.
Couronné par le prix Pulitzer en 2010 pour « les Foudroyés », Paul Harding revient avec « Enon » (Cherche Midi), un récit poignant qui se déroule dans cette bourgade de Nouvelle-Angleterre, où l’on suit, durant un an, la dérive d’un homme devenu dépendant aux médicaments après que sa fille de 13 ans est morte dans un accident de voiture et que sa femme l’a quitté.
La vie de Nora, institutrice et célibataire dans la quarantaine, est bouleversée par l’arrivée de Sirena, une artiste, accompagnée de son mari et de son fils. Dans « la Femme d’en haut » (Gallimard), Claire Messud brise le mythe de la femme sans histoires et la montre en train de réinventer sa vie, projetant sur chacun des membres de cette famille ses désirs inavoués, au risque de s’y perdre.
Native de Baltimore établie à Brooklyn, Adelle Waldman a pris pour thème – pour cible – de son premier roman la jeune élite littéraire de Brooklyn. « La Vie amoureuse de Nathaniel P. » (Christian Bourgois) est le portrait haut en couleur d’un jeune écrivain en passe de devenir une star très sollicitée par les magazines et surtout par les jeunes filles et femmes, mais qui ne sait pas ce qu’il veut vraiment.
Les poids lourds au rendez-vous
Comme la rentrée française, la rentrée étrangère s’appuie sur des valeurs sûres, en majorité anglo-saxonnes évidemment, mais pas seulement. On attendra octobre pour découvrir « Dear Life » (L’Olivier), le nouveau recueil de la nouvelliste canadienne Alice Munro, prix Nobel en 2013, 13 textes dans lesquels elle met en scène ces instants de non-retour qui influent sur notre vie.
Consacré depuis « la Mer », Booker Prize en 2007, l’Irlandais John Banville fait souffler le vent du souvenir dans « la Lumière des étoiles mortes » (Robert Laffont). Alex, un acteur anglais d’une soixantaine d’années, cherche à retrouver celle qui fut son premier amour, alors qu’il n’était qu’adolescent et elle la mère de son meilleur ami.
Trois pointures honorent le même éditeur, Actes Sud. Dans « Philida », le romancier sud-africain André Brink remonte au XIXe siècle et raconte l’histoire, survenue dans sa propre famille, d’une esclave dont le père est le fils de son maître blanc et qui se révolte lorsqu’elle comprend que celui-ci ne tiendra pas sa promesse de l’affranchir. Dans « le Livre des paraboles : un roman d’amour », le Suédois Per Olov Enquist compose un hymne à la vie, à l’écriture et à la sexualité. Et dans « Un monde flamboyant », l’Américaine Siri Hustvedt met en scène l’enquête que mène un professeur d’esthétique après la disparition d’une plasticienne méconnue.
Après le succès mondial de sa trilogie « 1Q84 », l’écrivain japonais Haruki Murakami revient au roman plus conventionnel avec « l’Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage » (Belfond), sur la quête d’un jeune homme, de Tokyo jusqu’en Finlande, pour retrouver ses quatre meilleurs amis du lycée et comprendre pourquoi ils l’ont chassé de leur cercle sans explication.
Toujours aussi mystérieux, l’Américain Thomas Pynchon situe « Fonds perdus » (Seuil) à New York entre mars 2001 et le printemps 2002, l’année de l’éclatement spectaculaire de la bulle Internet et de l’effondrement des tours jumelles, lorsqu’une inspectrice des fraudes se lance sur les traces d’un magnat du Net qui a étrangement tiré son épingle du jeu. Une plongée dans le Web profond, refuge des hackers anarchistes, des cybervoyous et des âmes perdues.
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