Au XVIIIe siècle, les meilleurs peintres déploient dans les 52 églises, 132 abbayes, monastères et couvents de Paris leur grande créativité de peinture d’histoire, délaissant pour un temps les portraits et fêtes galantes si prisés par la société. On retrouve cependant à travers les 200 œuvres présentées au Petit Palais (1), dans une belle scénographie d’intérieur d’église, l’évolution des goûts de l'époque et la richesse des coloris si appréciée au Siècle des Lumières.
Peinture classique au début du siècle et pendant la Régence, avec Jouvenet, Largillière et Restout, baroque sous Louis XV, alors que le goût rocaille culmine, avec Lemoine, Natoire et Carle van Loo, néogrecque dans les années 1750-1760 avec Vien, avant le néo-classicisme de Drouais et David (« Le Christ en croix » de David, sa dernière œuvre religieuse). Les décors commandés par les paroisses doivent enseigner et émouvoir (à Notre-Dame de Paris, le chœur est consacré à Marie et la nef aux Actes des apôtres). Les coupoles de Lemoine à Saint-Sulpice et Pierre à Saint-Roch ouvrent des voies célestes. Les communautés religieuses et les personnes privées s’orientent vers des vies de saints (saint Vincent de Paul) ou missionnaires.
La Révolution videra les églises de leurs œuvres, certaines y retrouveront leur place. Il faut donc poursuivre l’exposition dans les églises Saint-Roch, Saint-Merri, Notre-Dame-des-Victoires, Saint-Sulpice, Sainte-Marguerite et de l’Assomption.
Le Petit Palais accueille aussi la collection Horvitz de Boston, de qualité exceptionnelle, la plus importante collection privée de dessins français du XVIIIe siècle à̀ l’étranger. Avec des feuilles de Watteau, Boucher, Fragonard, Greuze et David, un ensemble de peintures (Natoire, van Loo, de la Fosse, Hubert Robert…) et quelques sculptures et dessins de sculpteurs (Lemoine, Bouchardon, Pajou, Houdon). De quoi couvrir tous les aspects de la création du siècle.
Le musée des Arts décoratifs (2) présente autour de Pierre Gouthière, doreur et ciseleur des rois Louis XV et Louis XVI, un ensemble des plus beaux bronzes dorés de la fin du XVIIIe, qui décoraient les pendules, aiguières, vases, bras de lumière, lustres, tables, cheminées, colonnes… Gouthière était reconnu pour une grande finesse des détails, un répertoire original et un rendu subtil du bronze grâce à sa dorure au « mat ».
(1) « Le baroque des Lumières » jusqu’au 16 juillet. La collection Horvitz jusqu’au 9 juillet. Tél. 01.43.53.40.00, www.petitpalais.paris.fr
(2) Jusqu’au 25 juin. Tél. 01.44.55.57.50, www.lesartsdecoratifs.fr
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